Tension n Le Premier ministre irakien, critiqué par les Etats-Unis pour ses faibles résultats, s'en prend, pour la première fois, à l'administration américaine. «Défait par les démocrates lors des récentes élections aux Etats-Unis, George Bush n'a «jamais été aussi faible qu'aujourd'hui», a affirmé le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dans une interview, aujourd'hui, jeudi, au quotidien italien Corriere della Sera. «Je comprends que l'actuelle administration américaine se trouve en grande difficulté après la défaite électorale d'il y a deux mois. Jamais comme aujourd'hui je n'ai senti la faiblesse de George Bush», a déclaré le dirigeant irakien. «J'ai l'impression que ce sont eux à Washington qui touchent à leur fin, et non nous, ici, à Bagdad», a ajouté Al-Maliki. C'est la première fois que le Premier ministre irakien, critiqué par les Etats-Unis pour ses faibles résultats, attaque aussi durement l'administration américaine. «Il me semble que Bush est en train de capituler sous le poids des pressions internes. Peut-être qu'il a perdu le contrôle de la situation. Et j'en suis désolé car George Bush a généralement un caractère fort», a poursuivi le dirigeant chiite. Al-Maliki a également rejeté les propos tenus par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, lors d'une audition devant le Congrès, selon lequel le gouvernement irakien était «en sursis». «Je voudrais conseiller à Condoleeza Rice d'éviter des déclarations qui ne peuvent aider que les terroristes», a-t-il dit, estimant que «la situation serait bien meilleure si les Etats-Unis avaient immédiatement envoyé à nos forces de l'ordre des armes et des équipements adéquats». L'administration américaine est réticente à envoyer de grandes quantités d'armes car certaines d'entre elles finissent entre les mains des insurgés. Le porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison-Blanche a reconnu au Times qu'il y avait du «vrai» dans ces critiques. «On doit revoir notre programme concernant l'entraînement et l'équipement», a-t-il ajouté. Concernant le nouveau plan du président américain visant à renforcer les troupes américaines en Irak, Al-Maliki n'a pas exclu son succès et la possibilité de réduire de manière importante dans «trois à six mois» le nombre de militaires USA dans son pays. S'agissant de l'exécution de Saddam Hussein, Al-Maliki a concédé que son gouvernement a fait «des erreurs», mais a refusé d'en accepter toute la responsabilité. Dans ce contexte, l'administration américaine a affiché, hier, mercredi des réserves à l'égard du gouvernement irakien qu'elle accuse d'attiser les violences confessionnelles à la lumière des circonstances de cette exécution. George Bush a estimé qu'il était devenu difficile pour lui de «plaider la cause de ce gouvernement auprès du peuple américain et de démontrer qu'il veut vraiment unifier le pays».