Résumé de la 3e partie n Les policiers découvrent le pot aux roses, ce n'est pas un hôtel ordinaire, mais un endroit truffé de pièges. Dans le halo de la lampe, avec précaution, les trois hommes avancent jusqu'à la porte de buffet, disposée à plat sur le sol. Calsoum demande : — Qu'est-ce qu'il y a dessous ? — Le vide, chef... On voit rien, ça doit être profond, une cave peut-être... Adam a failli disparaître là-dedans... Il y a sûrement d'autres pièges. Il faut ouvrir les volets, c'est une maison de dingues. Calsoum grimpe sur un meuble, en attendant que les deux hommes déblaient un peu le terrain devant lui. Les murs de la maison sont épais, et le silence est absolu à l'intérieur. Il y règne une odeur atroce, étouffante, une atmosphère épaisse, mélange de moisissure et de poussière. Le faisceau de la torche d'Homère éclaire progressivement le salon, au plafond très haut. La pièce paraît immense, mais encombrée d'un tel bric-à-brac qu'on ne peut y circuler, comme dans le hall, qu'en suivant un étroit couloir semé d'embûches. Homère grogne, il ne parvient pas à atteindre les volets. Des meubles empilés devant, presque jusqu'au plafond, dans un équilibre dangereux, l'en empêchent. Adam ressort pour récupérer un projecteur dans le coffre de la voiture de police et le brancher sur la batterie, puisqu'il n'y a pas d'électricité. Il en profite pour demander du renfort à une autre patrouille, car les curieux se pressent devant le 2078 de la Cinquième Avenue. Depuis le temps que les voisins s'interrogent sur ces deux milliardaires enfermés là-dedans... ils voudraient bien savoir. — Midi. Le soleil est haut dans le ciel de New York lumineux, une splendide journée d'été. A l'intérieur c'est l'enfer. Le projecteur découvre le salon dans un halo de poussière. Un piano, puis un autre piano, un troisième piano, et Adam pousse à nouveau un juron : — Shit !... regardez, chef, là, par terre, derrière le piano... Calsoum s'approche prudemment en se retenant aux meubles et se penche. Un visage lui apparaît. D'une blancheur transparente, à demi noyé sous de longs cheveux gris, les yeux ouverts, fixes et noirs. — Ce doit être l'aveugle... Calsoum promène sa propre torche sur le corps étalé. Un costume grisâtre, informe, râpé, rapiécé de toutes parts. L'homme a dû tomber du tabouret du piano, la position du corps semble logique à partir de cette hypothèse. Avec dégoût, Calsoum tâte les poches du cadavre et n'en ressort que des objets bizarres et sans valeur. Un tortillon de papier, un chiffon qui a dû servir de mouchoir, des peaux d'orange desséchées, un morceau de métal provenant d'une boîte de conserve, et un croûton de pain minuscule. Calsoum s'attarde alors sur le visage, presque momifié, et découvre, dans les cheveux collés, des traces de sang... Près du crâne, dans la poussière, une mare de sang séché. Homère frissonne. — Vous croyez qu'il a été tué, chef ? — Possible, mais il a pu tomber tout simplement du tabouret. Il devait jouer dans le noir, le clavier est ouvert, à moins qu'on l'ait attaqué par derrière avec un objet quelconque... Il faudrait fouiller, bon sang on ne peut pas faire d'investigations dans ce foutoir... S'il y a les indices on va les piétiner... — C'est peut-être le frère... Il est peut-être planqué quelque part dans les étages... ou alors il s'est barré... (à suivre...)