Détermination n Un préavis de grève est lancé à partir d'aujourd'hui et ce, jusqu'au 15 février. Passée cette date les exploitants des stations-service passeront à l'action. Pas de solutions à l'horizon pour le conflit opposant Naftal aux exploitants des stations-service. En effet, la Fédération nationale des exploitants libres des stations d'essence a annoncé, hier, par la voix de son secrétaire général, Mustapha Boudjemlal, un préavis de grève de 15 jours. «Nous sommes déterminés à passer à l'action», dit fermement le secrétaire général qui annonce qu'une réunion des membres du secrétariat général de la fédération aura lieu le 3 février afin de décider des jours de grève. «Nos revendications sont les mêmes depuis 1984, cela a assez duré», dit M. Boudjemlal. Selon Noureddine Khalef, membre du bureau national de la fédération, le problème du contentieux entre Naftal et les exploitants des stations-service est d'ordre juridique. Il regrette que le ministère de l'Energie et des Mines n'ait pas été impartial dans cette affaire. «Je suis sûr que les positions de Naftal sont celles-là mêmes de la tutelle», certifie M. Khalef. Pour une éventuelle sortie de crise, la fédération veut écarter toute relation contractuelle avec la société de distribution de produits pétroliers. «Pour assurer la pérennité de notre activité nous voulons une concession des stations-service, que ces stations restent le bien de l'Etat et que Naftal obtienne l'exclusivité de l'approvisionnement des stations», explique M. Khalef qui qualifie ces solutions de compromis «justes» et «consensuels». Les membres de la fédération font savoir qu'une lettre a été adressée au Président de la République dans l'espoir de voir ces revendications satisfaites. Des exploitants de stations d'essence, venus des quatre coins du pays, font part des problèmes qu'ils rencontrent au quotidien dans leur travail. «Nos stations sont en piteux état et la redevance de gestion est trop élevée pour qu'on puisse répondre aux normes exigées actuellement», déplore un exploitant. «Les stations appartenant à Naftal sont équipées de volets compteurs de la cinquième génération contrairement à nous qui utilisons toujours ceux de la première génération», déplore un autre. Il y a eu beaucoup d'abandon dans ce secteur d'activité, assurent les intervenants. «On veut des garanties pour nos enfants», lance M. Boudjemlal en invoquant le problème de la succession qui n'est mentionné «nulle part» dans les textes de lois régissant l'activité de distribution de produits pétroliers. «On accorde aux étrangers toutes sortes de concessions d'ordre stratégique alors qu'on rend notre tâche encore plus difficile», s'indigne M. Boudjemlal.