Résumé de la 11e partie n Le petit Ali a été égorgé par sa mère, son père, sans le savoir, l'a servi aux bénévoles qui l'ont mangé, sa sœur, Aïcha, a récupéré ses os... Le lendemain, en revenant des champs, le père s'étonne de ne pas trouver son fils. — Ali n'est donc pas revenu ? demande-t-il à sa femme. — Non, répond-elle, c'est à croire qu'il se plaît chez ses oncles maternels ! Laissons-le encore quelques jours, mon père, ma mère et mes frères le gâtent, il nous reviendra dodu et éclatant de santé ! Mais plusieurs jours passent sans que Ali réapparaisse. — Tu ne penses pas, dit l'homme à sa femme, que notre fils a assez séjourné chez ses oncles ? ils sont peut-être lassés de lui ! — Non, le rassure-t-elle, ils l'aiment bien ! Aïcha, elle, se cache pour pleurer car elle sait que son frère ne reviendra jamais plus ! De temps à autre, quand sa mère est occupée et ne peut la voir, elle monte sur le toit de la maison et retourne les os qui, de jour en jour, deviennent plus blancs. Un mois a passé et le père est de plus en plus pressé de voir son fils. — Tes parents, dit-il à sa femme, ne le lâcheront donc pas ? — Patience, dit la femme, terrorisée, encore quelques jours, et Ali sera de retour ! — Non, dit l'homme, je crains qu'il ne lui soit arrivé quelque chose de fâcheux et que tes parents nous le cachent... Demain, j'irai le chercher. La femme est paniquée à l'idée que son mari ne découvre la vérité. A ce moment-là un petit oiseau se met à voltiger au-dessus du couple et de Aïcha et à chanter : Ma mère m'a égorgé ! Mon père m'a servi. Les ouvriers bénévoles m'ont mangé. Ma sœur Aïcha a réuni mes os Et petit oiseau je suis devenu! Le père tend l'oreille. — Que chante cet oiseau ? On dirait des paroles humaines ! La femme, qui a bien compris les paroles, chasse l'oiseau. — Ce n'est rien, cet oiseau est un porte-malheur ! Mais l'oiseau revient et chante de nouveau sa chanson. «Ma mère m'a égorgé...» L'homme a bien entendu cette fois-ci les paroles. Il a alors compris ce qui s'est passé. Il se lève, furieux, dans l'intention de faire payer à sa femme son crime, mais le petit oiseau s'est remis à chanter : «Ne la tue pas, ne la tue pas, Ma sœur pleurerait, pleurerait Et deviendrait orpheline !» L'homme a renoncé à tuer sa femme. L'oiseau s'est envolé, prenant la direction de la forêt, on ne l'a jamais plus revu. (à suivre...)