Thème n La question palestinienne a été au centre de la seconde conférence organisée, hier soir, par l'Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité (Anep) dans le cadre de son forum intitulé «Rencontres de l'Anep». Animée par le politologue palestinien Omar Massalha à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, la conférence a porté essentiellement sur les scénarios envisagés pour la question palestinienne sur la base de l'acceptation par Israël de «l'égalité palestinienne». Assénant des vérités pas toujours faciles à admettre, l'animateur de la conférence, qui a eu à assumer plusieurs responsabilités au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dira d'emblée que la Révolution algérienne «fut pour nous la bougie qui nous a montré la voie à suivre». Ainsi, les militants palestiniens, à leur tête feu Yasser Arafat, ont adopté ses méthodes, mais ils n'ont pas pris en considération un détail très important aux yeux de Omar Massalha : l'aspect «géostratégique» du conflit israélo-palestinien. Celui-ci est international, contrairement au conflit franco-algérien qui fut bilatéral. Plus explicite, l'auteur de Israël et Palestine : deux émanations inachevées de l'Occident ? affirmera que le partage de la Palestine a été une idée des Européens qui sont aujourd'hui responsables des souffrances des Palestiniens. De ce fait, ils peuvent aider «à l'édification d'une confiance réciproque entre Israéliens et Palestiniens». Cela d'autant que l'Europe est «la seule puissance acceptée par les deux parties, et qui, comme au Liban, pourrait déployer et diriger une force internationale pour préserver la sécurité d'Israël et la liberté des Palestiniens», poursuivra-t-il. Et de prédire : «Si l'Europe n'assume pas son rôle en imposant la paix au Proche-Orient, la Méditerranée de l'Est et du Sud risque de devenir la façade occidentale de l'Asie et la «Pax Asia» remplacera la «Pax Europa». S'exprimant sur le conflit interpalestinien, celui qui fut le représentant de l'OLP auprès de plusieurs organisations internationales, soulignera que le président Mahmoud Abbas n'a pas l'embarras du choix pour régler la crise qui secoue les instances dirigeantes palestiniennes : «Si un gouvernement d'union nationale n'est pas viable, il faut constituer un gouvernement de salut national sans le Hamas ou bien organiser des élections anticipées. Cette option est risquée pour Mahmoud Abbas comme pour les Palestiniens. Le Hamas s'y opposera probablement, ce qui conduira à la guerre civile.» Le cas échéant, la communauté internationale interviendra. Il faudra alors s'attendre à trois principaux scénarios, estime Omar Massalha. «Il sera question de mettre la Palestine sous protectorat international provisoire, mettre en place une force d'interposition sous la direction de l'Europe entre Israël et la Palestine ou concrétiser l'idée d'une confédération jordano-palestinienne.»