L'oeuvre de cet écrivain libanais a été la tête d'affiche des traditionnelles rencontres de l'Anep. La chaleureuse salle de conférence de l'Ecole nationale d'administration (ENA) a accueilli samedi dernier la 7e rencontre des éditions Anep, (Entreprise nationale de communication d'édition et de publicité). Elargissant leur créneau, les éditions Anep, ont décidé de rééditer l'oeuvre de l'écrivain et philosophe libanais, Hocine Mroué, dont le premier tome a été, au grand plaisir de l'assistance, présenté au public. Il s'agit d'une longue réflexion autour des philosophies arabe et musulmane : An-Nazaât al Maddia fi-al-Falsafa al-arabia al-islamia. Ce genre d'initiative contribue, à n'en pas douter, à rapprocher et à raffermir les liens entre les deux rives du monde arabe, le Machrek et le Maghreb. En marge de cette rencontre, l'Anep a organisé une mini-exposition pour présenter ses nouvelles parutions qui embrassent les domaines scientifique et littéraire. Cependant, demeure la question des prix affichés, entre 300 DA à 2500 DA. Des tarifs qui, certes n'étonnent plus, mais dont on se demande sur quoi ils sont fondés, et si le livre en Algérie est un objet de luxe. C'est Abdelkader Khemri, président du directoire GPC (Groupe presse et communication) et directeur général de l'Anep qui, prenant la parole en premier, évoquera la priorité du travail de son équipe: «Il s'agit, pour nous, de reconstruire l'entreprise nationale et lui redonner un souffle nouveau. Pour y arriver, on a jugé utile de travailler en collaboration avec les autres pays arabes, à commencer par l'édition de l'oeuvre de Hocine Mroué». Karim Mroué, cousin du défunt penseur évoquera la vie de Hocine Mroué tantôt avec amertume et tantôt avec passion. Il retracera aussi le parcours de ce penseur-journaliste. De cet homme qui, durant toute sa vie, s'est engagé pour des causes justes et humanistes. «C'est pour cela qu'il sera lâchement assassiné. D'ailleurs, ses tueurs viseront sa tête de penseur, et son coeur d'homme sensible», dira Karim Mroué. Le débat improvisé portera sur l'oeuvre et son contenu dont l'ambition était de «faire connaître le patrimoine philosophique arabo-musulman.» Le penseur égyptien Mohamed Amine Al-Alem abordera, pour sa part, en guise d'introduction, quelques thèmes et techniques d'écriture utilisées par Hocine Mroué. Signalons que cette oeuvre est coéditée par Dar Al Farabi, du côté libanais, et l'Anep du côté algérien. Le directeur général de l'Anep annoncera que la prochaine rencontre des éditions Anep sera consacrée à l'écrivain algérien Tahar Ben Aïcha. Il faut, toutefois, regretter que le chef-d'oeuvre de Hocine Mroué ne sera accessible qu'à une élite, car le prix public de An-Nazaât al-Maddia fi-al-falsafa al-arabia al-islamia, édité en quatre volumes, coûtait 2200 DA, lors de l'exposition organisée parallèlement à la présentation de l'oeuvre. Ces prix, cela ne fait aucun doute, ne feront que gonfler d'ici à l'arrivée du livre sur les étals des librairies.