Pline l'Ancien indique que le Romain Suetonius Paulinus a été le premier à traverser l'Atlas, sous le règne de Claude (41-54). Le roi Juba II y herborisait et c'est sur les flancs de l'Atlas qu'il a découvert l'euphorbe, la plante à laquelle il donne le nom de son médecin grec, Euphorbius. Au IIe siècle de l'ère chrétienne, Ptolémée distingue un «petit Atlas» et un «grand Atlas», situés tous les deux sur la côte. On ignore la signification du mot Atlas, employé sous cette forme depuis l'antiquité et que les Grecs tenaient pour le nom d'un géant mythique. Pline l'Ancien, dont nous avons cité précédemment un long passage, écrit que les populations autochtones appelaient leur montagne Addiris ou Diris (V, 13), nom qui évoque irrésistiblement le berbère adrar «montagne», avec peut-être une finale latine en s. Ce nom pourrait suggérer que Atlas n'était pas autochtone et qu'il pourrait avoir été donné par les Grecs. Cependant il faut signaler que ce nom présente le schème de certains mots berbères trilitères à initiale a-, comme adrar «montagne» ou à finale -s, comme at'as, «grande quantité, beaucoup».