Tous ces auteurs ont été frappés par la hauteur de l'Atlas. Hérodote écrit : «(il) est étroit et rond de tous les côtés et si haut (...) qu'il est impossible d'en voir les sommets car les nuages ne s'en écartent jamais ni pendant l'été ni pendant l'hiver (et) les gens du pays disent qu'il est la colonne du ciel.» C'est cette hauteur qui a tant impressionné les Anciens qui a fait naître la légende du géant enchaîné par les dieux, obligé de soutenir les colonnes du ciel. Cette légende, que l'on dit grecque, est peut-être d'origine berbère. Les Grecs l'ont sans doute, comme beaucoup de leurs fables, voire de leurs dieux (Athéna, Poséidon), empruntée aux Africains. On sait que les auteurs grecs ont pris beaucoup de récits des ouvrages du roi Juba II, qui vivait au premier siècle de l'ère chrétienne. Ce roi, connu pour son érudition, avait écrit entres autres, une histoire de son pays, intitulée Libyca, où il consignait beaucoup de faits et de légendes, mais malheureusement cet ouvrage est perdu, et seules sont conservées les mentions qu'en font les auteurs grecs et latins.