L'économie algérienne présente, selon M. Bouras, expert du Cnes, les caractéristiques suivantes : elle suit d'abord un processus d'intégration au sein de l'OMC après l'accord de libre-échange avec l'UE sans compter aussi que le risque Algérie est continuellement revu à la baisse par les organes de notation. La stabilité financière et les réserves de change importantes ainsi qu'une dette extérieure sensiblement réduite et d'autres avantages compétitifs importants dans le domaine de l'énergie et des industries chimiques concourent à présenter l'Algérie comme un pays à grandes potentialités dans l'essor économique, mais à la seule condition de suivre à pas cadencés les critères de la bonne gouvernance basée, elle, sur le principe sacro-saint de la «méritocratie». Parallèlement à cela, ajoute l'intervenant, l'économie algérienne vit des contraintes multiples ainsi que de nombreuses insuffisances. Il citera entre autres le peu de capacités compétitives avérées en dehors des hydrocarbures, le retard pris ces dernières années qui est à l'origine de plusieurs externalités négatives (infrastructures, transports, équipement, capital humain...), la coexistence de forme de régulation qui n'est pas toujours compatible avec le marché. L'expert du Cnes, chargé des questions économiques, mettra en exergue en outre l'existence d'une sphère macroéconomique déconnectée, des structures de marchés segmentées et asymétrie de l'information sans compter la faiblesse de l'encadrement de l'économie algérienne. L'intervenant énumère enfin le développement de formes marginales d'existence du capital qui alimente la corruption.