InfoSoir : Quelles sont les nouvelles facilités dont bénéficient les jeunes promoteurs auprès de votre banque ? Rachid Metref : Il y a d?abord l?échelonnement des échéances de remboursement qui étaient trimestrielles dans l?ancien système et qui sont à présent semestrielles. Certains jeunes n?arrivaient pas à rembourser dans les délais impartis, ce qui ne sera plus le cas. On laisse ainsi le temps aux promoteurs de réaliser leurs activités pendant six mois. Y a-t-il du nouveau en ce qui concerne vos relations avec l?Ansej ? Ce chapitre n?a pas besoin d?avoir des nouveautés car nos relations avec l?Ansej sont excellentes et le type de relation est clair. Ainsi les conditions d?octroi de crédit ont évolué puisque le seuil a été relevé de 4 à 10 millions de dinars, ce qui permet un courant important de création de microentreprises. Le second changement réside dans le fait que l?apport personnel diminue de 15 à 10 %, ce qui est également favorable à ce flux car le promoteur n?est pas tenu de mobiliser des fonds importants. En troisième lieu, les jeunes peuvent obtenir des crédits d?extension dans les mêmes conditions que le projet initial. En quatrième lieu, il faut retenir que les banques sont encouragées à prendre des risques puisqu?il existe actuellement un fonds de garantie du crédit, évalué, pour l?ensemble des banques, à 64 milliards de dinars. Ainsi pourra-t-on soutenir plus d?entreprises que par le passé. Mais ceci ne peut se faire qu?après étude de dossier accompagnée d?une étude de rentabilité. Y a-t-il d?autres nouveautés concernant le dispositif d?emplois des jeunes ? Ce qui se dessine actuellement, c?est la volonté d?associer les wilayas, les APC et les grandes entreprises pour obtenir aux microentreprises des facilités d?accès à des parts de marché et à la sous-traitance. Les entreprises créées par ce dispositif sont-elles viables ? Les entreprises ont une naissance, une durée de vie et une mort. Quelquefois, ce sont les chefs d?entreprises qui veulent se reconvertir dans une autre activité. Dans le cas des microentreprises, les caractéristiques principales résident dans le fait que les promoteurs sont jeunes et manquent d?expérience, ce qui conduit peut-être à plus d?échecs. Nous avons entre 60 et 70 % de remboursement, ce qui veut dire qu?on enregistre seulement 30 % d?échecs. On essaie néanmoins de sauver un certain nombre d?entre elles en rééchelonnant les dettes ou en différant la périodicité de remboursement pour leur donner une seconde chance. D?autres institutions peuvent intervenir en même temps pour obtenir des parts de marchés et réinvestir. Il ne faut pas oublier que ce sont tout de même des entreprises économiques soumises aux lois du marché et qu?elles peuvent, à ce titre, avoir des problèmes. Quel est le bilan de votre banque dans le cadre des microentreprises ? Le nombre de projets soutenus par le CPA est de 86 000 avec 9,8 milliards de dinars autorisés et 6,5 milliards utilisés réellement. Pour le reste, on attend la confection des dossiers complets.