La résiliation du contrat entre l'APC et la Cnac pour laquelle ils n'ont pas été informés les expose à la menace d'expulsion des locaux et à l'arrêt de leurs projets dont les crédits n'ont toujours pas été remboursés. Pas moins de 40 promoteurs ayant bénéficiés de locaux au niveau des ex-Galeries de la ville de Bouira sont menacés d'expulsion. Ces jeunes promoteurs rencontrés ont exprimé leurs inquiétude quant à leur avenir. Leurs projets réalisés dans le cadre des dispositifs mis en place par l'Etat (Ansej Cnac et Angem) risquent d'être compromis. En effet après la dissolution des galeries et Aswak, le décret présidentiel n°366/06 du 19 octobre 2006 a décrété leur affectation aux municipalités. Celles-ci peuvent à leur tour procéder soit à la location soit à la location-vente en faveur des jeunes promoteurs ayant créé leur PME/PMI dans le cadre des dispositifs d'insertion des jeunes (Ansej, Cnac et Angem). Ainsi, les locaux des ex-Galeries de Bouira furent loués à la Cnac qui créa une pépinière afin de promouvoir la PME/PMI dans le dispositif suscité. Cette opération fut lancée en 2007 et trouva un écho favorable chez les jeunes. Pas moins de 52 promoteurs bénéficient d'un local. Des contrats de location ont été signés entre ces jeunes et la Cnac. Même si ces jeunes trouvent que le prix du loyer de 200 DA/m2 exigé la première année par la Cnac était exorbitant et une augmentation de 25% du loyer était appliqué chaque début d'année. On trouve au niveau de cette pépinière plusieurs spécialités tels les médecins spécialistes (chirurgie générale, chirurgie dentaire), avocat, inventeur, artisanat, couturière, agence de voyages, bureau d'études (bétons, informatique), location de véhicule, coiffure…). Un engouement qui a été encouragé par les autorités publiques. La dégradation des lieux en 2009 avec absence d'hygiène et de sécurité a poussé plusieurs jeunes opérateurs à quitter les lieux. Au mois de décembre, ils étaient 40 locataires. Pour ceux rencontrés sur les lieux “le payement du loyer se faisait régulièrement à la Cnac qui avait mis en place une structure de gestion des locaux. En date du 31 octobre, le contrat liant les deux parties soit l'APC et la Cnac fut résilié” déclarent-ils. Ils soutiennent qu'ils n'ont pas été informés de cette démarche. “Nous avons été surpris de voir l'administration de la Cnac chargée de la gestion de la pépinière quitter les locaux sans la moindre information. Ils nous ont laissé livrés à nous-mêmes. Nous ne savons pas qui est notre interlocuteur. Les locaux sont dans un état lamentable sans aucune hygiène ni sécurité. Ce sont les promoteurs qui assurent le nettoyage des lieux et font la garde à tour de rôle,” déclarent unanimement les jeunes promoteurs de la pépinière. Certains ont vu leurs locaux occupés par la direction de wilaya de la PME/PMI nouvellement installée sur les lieux. “À notre arrivée, nous avons trouvé les cartons et meubles de cette direction censée nous encourager, occuper nos locaux”, dira l'un d'eux avec amertume. Au vu du non-payement de la facture d'électricité par l'entreprise gérante, Sonelgaz avait procédé à la coupure de l'électricité et les locaux sont actuellement dans le noir, paralysant ainsi leurs activités. Ils lancent un appel de détresse pour reprendre leurs activités. “Nous participons au développement de notre pays et luttons contre le chômage par le recrutement des pères de famille et des jeunes au niveau de nos entreprises. Actuellement, nos projets sont menacés de disparition et nos employés iront au chômage, ajoutez à cela les échéances de nos crédits bancaires que nous devons rembourser aux banques”, concluent-ils.