Besoin n Les victimes des mines antipersonnel nécessitent des soins médicaux qui coûtent beaucoup plus cher que la prise en charge des autres blessés. Les victimes des mines en Algérie sont prises en charge par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Conformément à l'ordonnance 74/07 du 16 janvier 1974, elles perçoivent, au même titre que toutes les personnes handicapées, une pension mensuelle de 3 000 DA qui passera incessamment à 6 000 DA. Selon Djamel Ould Abbas, ses services n'attendent que le feu vert du ministère des Finances pour concrétiser la décision qui nécessite une enveloppe financière de 15 milliards de dinars. Cependant, ceux qui ont été victimes durant la Guerre de libération ou la période du terrorisme sont pris en charge respectivement par le ministère des Moudjahidine et dans le cadre des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Conformément aux engagements pris dans le cadre de la convention d'Ottawa, l'Etat a mis en œuvre une panoplie de mesures visant la prise en charge et l'accompagnement des rescapés dans leur réinsertion. Ainsi, l'Office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (Onaaph), à travers son unité centrale sise à Alger et ses quatre antennes régionales (Tizi Ouzou, Blida, Biskra et Touggourt), couvre les besoins des handicapés en prothèses. De même, les prestations de ce centre sont entièrement remboursées par la sécurité sociale. Cependant, tous les responsables des associations que nous avons contactés s'accordent à trouver les dispositions prises «en deçà des attentes» puisque ces «victimes nécessitent des soins médicaux qui coûtent beaucoup plus cher que la prise en charge des blessés des autres guerres». La société civile n'est pas en reste de cette dynamique de solidarité avec les victimes. Même si une seule association est entièrement vouée aux victimes des mines (Association des victimes des mines de Biskra), les préoccupations de cette frange de la population sont prises en charge, dans le reste des wilayas du pays, par les associations des personnes handicapées, à l'image de l'association El-Irada d'El-Tarf, l'association 14-Mars de Naâma, l'Association de promotion des handicapés de Aïn Kechra (Skikda). En 2005, 300 personnes, dont 100 survivants d'incidents de mines, ont été assistées par l'association d'El-Tarf, mais beaucoup, affirment ses responsables, n'ont pu l'être faute de moyens financiers. Il y a lieu également de relever le rôle de premier ordre que jouent dans ce travail de réinsertion certaines ONG nationales et étrangères comme le Croissant-Rouge et Handicap international. Cette dernière, à travers son bureau d'Alger, a entraîné 80 personnes, dont des staffs d'associations pour handicapés, des physiothérapeutes et des assistants sociaux. Pour se rapprocher encore plus des victimes, le directeur du programme pour l'Algérie, Laurent Cabourg, envisage d'étendre les activités de l'organisation aux zones directement touchées.