Rencontre n Plusieurs centaines de visiteurs ont afflué dès la matinée de samedi à la 13e édition du «Maghreb des livres» (MDL) qui s'est ouvert à Paris sur un «Spécial Algérie». «On s'attend à des problèmes» face à cette forte affluence du fait de l'exiguïté des espaces offerts pour le MDL 2007, ont estimé les responsables de l'association Coup de Soleil, organisatrice de ce forum littéraire qui, cette année, devrait accueillir quelque 6 000 visiteurs et environ 120 écrivains maghrébins et français. Compte tenu de cette affluence, le «Spécial Algérie sera une réussite», a prévu le président de Coup de Soleil, Georges Morin. «Ceci est à l'image de l'actuelle situation du marché du livre en Algérie où 10 fois plus de livres ont été édités que l'année dernière», a-t-il déclaré à l'APS. «On assiste à une floraison de nouveaux éditeurs et d'écrivains qui travaillent bien», a poursuivi M. Morin, se félicitant que «cette effervescence stimule l'ambiance du Maghreb des Livres où sont présents de nombreux écrivains algériens venus de différentes régions» du pays. «Ces écrivains traduisent bien l'âme» de leur pays, a-t-il souligné, avant de souhaiter «la naissance d'un grand Maghreb de la littérature», estimant que cette région «de 80 millions d'habitants, est un marché énorme». L'approche du marché algérien du livre a également été développée par un éditeur algérien, Kamel Chehrit, qui a relevé «l'importante dynamique déclenchée depuis quelques années en Algérie» pour «la réhabilitation du livre face à la concurrence des autres médias». «On assiste actuellement en Algérie à une démultiplication des maisons d'édition et d'auteurs», a-t-il souligné, appréhendant toutefois le fait que ce «phénomène amplifié ne compromette la professionnalisation du métier d'éditeurs». A ses yeux, la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» «a aussi été un déclic de croissance pour le segment du livre». «Tout le monde se met aujourd'hui à écrire, c'est bien, mais cette dynamique heureuse devrait s'accompagner d'une consolidation des circuits de ce grand marché», particulièrement en aval, «dans la distribution qui gagnerait à devenir une activité de métier, professionnelle», a-t-il ajouté. M. Chehrit, qui s'est dit «confiant dans les perspectives du marché algérien du livre», notamment grâce aux programmes de réhabilitation des bibliothèques municipales à travers tout le territoire national et dans les établissements scolaires, a noté que les éditeurs algériens «ont commencé à cibler les marchés internationaux» mais «beaucoup reste encore à faire car cela demande de grands moyens notamment logistiques». l Durant ce Maghreb des livres 2007, où de nombreux auteurs algériens dédicaceront leur dernier ouvrage, sont exposées près de «1 000 nouveautés publiées en France en 2006, sur le Maghreb et l'intégration, preuve de l'extraordinaire vitalité éditoriale sur ces thèmes, et de l'énorme demande du public pour ces questions», ont estimé les organisateurs. Près de 500 livres d'écrivains maghrébins sont aussi exposés. Pour ce «Spécial Algérie», ils indiquent que «20 écrivains et 20 éditeurs ont été invités pour des pleins feux sur le renouveau de la scène littéraire et intellectuelle algérienne». En parallèle à l'exposition-vente de livres, divers thèmes d'actualité sont à l'affiche de quatre tables rondes, sept conférences, dont «Vers une écriture commune de l'histoire de France et du Maghreb ?», «De l'existence ancienne d'un islam européen», avec le professeur Mohamed Arkoun, «Hommage à André Mandouze», récemment décédé, connu pour ses prises de position contre la colonisation et pour la Guerre de libération nationale, ou encore «Les femmes maghrébines, facteur d'intégration ?» et «La littérature algérienne à l'épreuve des langues».