Résumé de la 36e partie n Mohamed a un entretien avec sa femme, pour lui annoncer son intention de se marier. Il est revenu, la matinée, pour ne pas trouver les enfants, partis à l'école. Fadhéla pâlit. Mohamed reprend. — Oui, il est trop tard... Et il se met à parler de toutes les souffrances qu'il a endurées, depuis ce maudit accident, dont il a porté, pendant de si longs mois, la responsabilité. — Tu n'arrêtais pas de me rappeler que si tu étais clouée sur un fauteuil roulant, c'était ma faute ! — J'ai été handicapée pendant de longs mois, dit-elle, je ne pouvais réellement pas bouger ! — C'était une raison pour me faire souffrir ? — Je souffrais moi aussi, dit la jeune femme, les yeux de nouveau baissés. — Et c'était une raison pour me faire souffrir ? insiste Mohamed. — Non, dit-elle, je le regrette... — Tu as fait de ma vie un enfer ! Elle lève les yeux vers lui, et d'une voix presque imperceptible, murmure. — On peut oublier tout cela... — Oublier, oui, mais je ne peux plus continuer la comédie de vivre avec toi comme s'il ne s'était rien passé... Il s'arrête un moment, comme pour chercher ses mots, puis lâche : — J'ai rencontré une femme... Fadhéla, comme frappée d'un coup de fouet, pousse un petit cri. — Tu... tu... Je le savais, dit-elle, ta secrétaire ! — Oui, dit-il, c'est ma secrétaire, je vais l'épouser... Il s'attend à la voir faire sa crise, mais elle réagit dans le calme. — Je vais partir, mais les enfants... — Tu ne partiras pas, dit-il, tu restes ici avec les enfants, c'est moi qui pars. Elle ne comprend pas. — Nous allons divorcer... — Si tu veux, mais on n'a pas besoin de divorcer... Nous restons comme avant, seulement je vais habiter ailleurs... — Tes enfants ont besoin de toi ! — J e viendrai souvent ! Elle se met à pleurer. — J'ai tout perdu ! Il a pitié d'elle. — Puisque je te dis que tout va rester comme avant... Tu expliqueras à Amine et à Sihem, Zohir, qui est encore jeune, n'a pas besoin d'être mêlé à cette affaire d'adultes ! — J'ai tout perdu, répète Fadhéla. — Puisque je t'ai dit que tu gardes tout ! — Je t'ai perdu toi, dit-elle, j'ai tout perdu ! Il ne veut pas se laisser attendrir. Il se lève, pour sortir. Il se heurte à Amine, qui est debout dans le couloir. (à suivre...)