Danger n La signature d'un contrat d'armement entre l'Espagne et le Maroc donne à penser que ce dernier pourrait reprendre les hostilités au Sahara occidental, estiment des parlementaires espagnols. Des parlementaires espagnols ont vivement réagi, hier, à l'annonce de la signature d'un contrat d'armement entre l'Espagne et le Maroc en appelant le gouvernement de Madrid à suspendre immédiatement la vente d'armes au royaume chérifien. Ces parlementaires, membres des intergroupes «Paix et liberté pour le peuple sahraoui» qui rassemblent des élus des deux chambres du Parlement national et des assemblées régionales, ont motivé leur position par le fait que «la nouvelle de la décision de l'Espagne de vente d'armements au Maroc en cette conjoncture délicate dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental perturbe les efforts de paix et donne à penser que des pas pourraient être accomplis vers la reprise, par le Maroc, des hostilités». Cet appel est également destiné au Conseil de sécurité des Nations unies et à l'Union européenne qui doivent «suspendre la vente d'armes au Maroc tant que le conflit ne sera pas résolu», lit-on dans une déclaration adoptée au terme de la 11e conférence des intergroupes parlementaires tenue à Santander. Rappelant que la question du Sahara occidental est avant tout une question de décolonisation, les intergroupes parlementaires ont tenu à réaffirmer leur rejet catégorique du plan d'autonomie marocain, en ce qu'il «n'est pas conforme au droit international». A l'attention de ceux qui encouragent ce plan, ils observent que cette proposition constitue un «nouvel obstacle dans la recherche d'une solution juste et définitive au conflit». De même, les signataires de la déclaration ont rappelé au gouvernement espagnol ses responsabilités historiques vis-à-vis du peuple du Sahara occidental, déplorant notamment son «ambiguïté face au non-respect flagrant, de la part du Maroc, de la légalité internationale en matière des droits de l'homme». Le président des intergroupes a même exhorté le chef du gouvernement espagnol à «assumer le leadership du processus de décolonisation inachevé au Sahara occidental», d'autant plus que l'Espagne, a-t-il rappelé, est considérée, au vu de la légalité internationale, comme la puissance administratrice du territoire. Dans le même ordre d'idées, les intergroupes regrettent l'abstention des représentants espagnols à l'Assemblée générale et à la commission de décolonisation des Nations unies sur le Sahara occidental, ce qui contraste avec l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE n'excluant pas les eaux territoriales du Sahara occidental. Pour les parlementaires, cet accord «conforte l'exploitation des ressources du territoire contre la volonté de ses légitimes propriétaires», ont-ils dénoncé, appelant à la révocation des clauses qui touchent les droits du peuple sahraoui.