Le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero est désormais dans l'embarras. Piquée au vif après la mise à nu d'un contrat d'armes «illégal» signé entre l'Espagne et le Maroc, la communauté internationale monte au front, y voyant une menace contre le plan de paix onusien sur le Sahara occidental. L'indignation, d'abord des Espagnols s'annonce, cette fois-ci, particulièrement virulente. La première réplique, toute logique, vient des associations espagnoles solidaires avec le peuple sahraoui. Celles-ci, réunies sous une coordination appelée Ceas-Sahara, ont condamné durement le contrat militaire conclu récemment entre l'Espagne et le Maroc, affirmant qu'il encourage la poursuite de l'occupation illégale du Sahara occidental. La Ceas-Sahara a lancé un appel urgent à l'opinion publique espagnole, à ses institutions, à ses organisations politiques et syndicales et au gouvernement d'Espagne «pour que soient immédiatement suspendus ces accords qui constituent un défi à la paix et à la sécurité dans toute la région». La preuve, les associations solidaires avec le peuple sahraoui qualifient le contrat d'armes d'un «fait d'une extrême gravité». Pis encore, cette convention de réarmement «met à nu sa politique hypocrite en relation avec le Sahara occidental, dans laquelle il se plie aux intérêts du Maroc». Et, par ricochet, encourage «la poursuite de l'occupation illégale d'un territoire, objet d'un processus de décolonisation».