Résumé de la 8e partie n Le cerf, dans les bois avec les deux fillettes, leur présente trois lapins qui, à la vue d'un chien, s'empressent de rejoindre leur terrier. Mais comment réagiront Delphine, Marinette et le cerf ? N'ayez pas peur, dit-il, je suis Pataud. En passant près d'ici, j'ai reconnu le rire des petites et je suis venu vous dire bonjour. Le cerf et les petites s'avancèrent à sa rencontre, mais rien ne put décider les lapins à quitter l'entrée du terrier. Le chien demanda au cerf à quoi il avait occupé son temps depuis le jour de la poursuite et il fut très content d'apprendre qu'il travaillait à la ferme. — Tu ne pouvais pas agir plus sagement et je voudrais être sûr que tu auras assez de raison pour y rester toujours. — Toujours ? protesta le cerf. Non, ce n'est pas possible. Si tu savais comme le travail est ennuyeux et comme la plaine est triste par ces grands soleils, alors qu'il fait si frais et si doux dans nos bois. — Les bois n'ont jamais été moins sûrs, repartit le chien. On chasse presque tous les jours. — Tu veux me faire peur, mais je sais bien qu'il n'y a presque rien à craindre. — Je veux te faire peur, oui, pauvre cerf. Hier encore, nous avons tué un sanglier. Mais tu le connais probablement. C'était ce vieux sanglier qui avait une défense cassée. — C'était mon meilleur ami ! gémit le cerf, qui se mit à verser des larmes. Les petites regardaient le chien avec un air de reproche et Marinette demanda : — Ce n'est pas vous qui l'avez tué, dites ? — Non, mais j'étais avec les chiens qui l'ont forcé. Il fallait bien. Ah ! quel métier ! depuis que je vous connais, je ne peux pas dire combien il m'est pénible. Si je pouvais, moi aussi, quitter la forêt pour aller travailler dans une ferme... — Justement, nos parents ont besoin d'un chien, dit Delphine. Venez à la maison. — Je ne peux pas, soupira Pataud. Quand on a un métier, il faut bien qu'on le fasse. C'est ce qui compte d'abord. D'un autre côté, je ne voudrais pas non plus abandonner des compagnons de meute avec lesquels j'ai toujours vécu. Tant pis pour moi. Mais j'aurais moins de peine à vous quitter si notre ami voulait me promettre de rester à la ferme. Avec l'aide des petites, il pressa le cerf de renoncer pour toujours à la vie des bois. Le cerf hésitait à répondre et regardait les trois lapins cabrioler autour de leur terrier. L'un d'eux s'était arrêté et l'appelait dans leur jeu. Alors il fit signe aux petites qu'il ne pouvait rien promettre. Le lendemain, le cerf était attelé avec le bœuf dans la cour de la ferme et rêvait aux arbres et aux bêtes de la forêt. Distrait, il n'entendit pas l'ordre de se mettre en route et resta sur place. Le bœuf avait eu un mouvement en avant, mais, sentant résister son compagnon, il attendit sans bouger. — Allons, hue ! dirent les parents. C'est encore cette sale bête ! Et comme le cerf, toujours distrait, demeurait immobile, ils lui donnèrent un coup de bâton. Il eut alors un sursaut de colère et s'écria : — Dételez-moi tout de suite ! Je ne suis plus à votre service. — Marche ! tu bavarderas une autre fois. (à suivre...)