Résumé de la 7e partie n Le cerf raconte sa vie en liberté dans la nature, contrairement à celle du bœuf, cloîtré dans son étable. Les histoires du cerf attisent les tentations du bœuf. Le pauvre bœuf voyait partir son compagnon avec envie et passait un triste dimanche à rêver des bois et des étangs. Il en voulait aux parents de le tenir serré comme un jeune veau, lui qui avait cinq ans déjà. Delphine et Marinette n'eurent jamais non plus la permission d'accompagner le cerf, mais un dimanche après-midi, sous prétexte d'aller cueillir le muguet, elles le rejoignirent dans un endroit de la forêt où ils s'étaient donné rendez-vous. Il les fit monter sur son dos et les promena au travers des bois. Delphine était solidement accrochée à ses cornes et Marinette tenait sa sœur par la ceinture. Il disait les noms des arbres, montrait des nids, des terriers de lapins ou de renards. Parfois une pie ou un coucou venait se poser sur ses cornes et lui racontait les nouvelles de la semaine. Au bord d'un étang, il s'arrêta un moment pour causer avec une vieille carpe âgée de plus de cinquante ans, qui bâillait le nez hors de l'eau. Comme il lui présentait les petites, elle répondit aimablement : — Oh ! tu n'as pas besoin de me dire qui elles sont. J'ai connu leur mère quand elle était une petite fille, je parle d'il y a vingt-cinq ou trente ans, et en les voyant je crois la retrouver telle qu'elle était. C'est égal, je suis bien contente d'apprendre qu'elles s'appellent Delphine et Marinette. Elles paraissent bien polies, bien convenables. Il faudra revenir me voir, petites. — Oh ! oui, madame, promirent les petites. En quittant l'étang, le cerf emmena Delphine et Marinette dans une clairière et leur demanda de mettre pied à terre. Puis, avisant un trou à peine plus gros que le poing au pied d'un talus couvert de mousse, il en approcha son museau et, par trois fois, fit entendre un léger cri. Comme il reculait de quelques pas, les petites virent la tête d'un lapin s'avancer au bord du trou. — Ne crains rien, dit le cerf. Les petites que tu vois là sont mes amies. Rassuré, le lapin sortit de son terrier et deux autres lapins sortirent derrière lui. Delphine et Marinette les intimidaient encore un peu et ils furent un moment avant de se laisser caresser. Enfin, ils se mirent à jouer avec elles et à poser des questions. Ils voulaient savoir où était le terrier des petites, quelles sortes d'herbes elles préféraient, si elles étaient nées avec leurs habits ou s'ils étaient poussés plus tard. Elles étaient souvent embarrassées de répondre. Delphine ôta son tablier pour montrer qu'il ne tenait pas à sa peau et Marinette se déchaussa d'un pied. Pensant qu'elles devaient se faire très mal, ils fermaient les yeux pour ne pas voir. Lorsqu'ils eurent enfin compris ce qu'étaient des habits, l'un d'eux fit observer : — C'est amusant, bien sûr, mais je ne vois pas l'avantage. Vos habits, vous devez les perdre ou oublier de les mettre. Pourquoi ne pas avoir du poil comme tout le monde ? c'est tellement plus commode. Les petites étaient en train de leur apprendre un jeu, lorsque les trois lapins, d'un même mouvement, coururent jusqu'à l'entrée de leur terrier en criant : — Un chien ! sauvez-vous ! Voilà un chien ! En effet, à l'entrée de la clairière, un chien sortait d'un taillis. (à suivre...)