Résumé de la 3e partie n Marinette abreuve la meute de chiens de compliments. Une ruse pour la dérouter de son objectif initial… Pendant qu'ils buvaient, les petites, qui s'étaient partagé le bouquet, se hâtaient de passer des fleurs dans leurs colliers. En un moment, chacun d'eux fut pourvu d'une collerette bien fournie, la rose alternant avec l'œillet, le lilas avec le jasmin. Ils prenaient plaisir à s'admirer les uns les autres. — Ravageur, encore un jasmin... le jasmin vous va si bien ! Mais dites-moi, peut-être avez-vous encore soif ? — Non, merci, vous êtes trop aimable. Il nous faut attraper notre cerf... Pourtant, les chiens ne se pressaient pas de partir. Ils tournaient en rond d'un air inquiet, sans pouvoir se décider à prendre une direction. Ravageur avait beau promener son museau sur le sol, il ne retrouvait pas la trace du cerf. Le parfum de l'œillet, du jasmin, de la rose et du lilas, qui lui venait à pleines narines, lui masquait en même temps l'odeur de la bête. Et ses compagnons, pareillement engoncés dans leurs collerettes de fleurs et de parfums, reniflaient en vain. Ravageur finit par s'adresser au chat : — Voudrais-tu nous indiquer la direction qu'a prise le cerf ? — Volontiers, répondit le chat. Il est parti de ce côté-là et il est rentré dans la forêt à l'endroit où elle fait une pointe sur la campagne. Ravageur dit adieu aux petites et la meute fleurie s'éloigna au galop. Quand elle eut disparu dans les bois, le chien Pataud sortit du jardin où il était resté caché et demanda qu'on fît venir le cerf. — Puisque j'ai tant fait que de me joindre au complot, dit-il, je veux encore lui donner un avis. Marinette fit sortir le cerf de la maison. Il apprit en tremblant à quels dangers il venait d'échapper. — Vous voilà sauvé pour aujourd'hui, lui dit le chien après qu'il eut remercié son monde, mais demain ? Je ne veux pas vous effrayer, mais pensez aux chiens, aux chasseurs, aux fusils. Croyez-vous que mon maître vous pardonnera de lui avoir échappé ? Un jour ou l'autre, il lancera la meute à votre poursuite. Moi-même, il me faudra vous traquer et j'en serai bien malheureux. Si vous étiez sage, vous renonceriez à courir par les bois. — Quitter les bois ! s'écria le cerf. Je m'ennuierais trop. Et puis, où aller ? Je ne peux pas rester dans la plaine à la vue des passants. — Pourquoi pas ? C'est à vous d'y réfléchir. En tout cas, pour l'instant, vous y êtes plus en sûreté que dans la forêt. Si vous m'en croyez, vous resterez par ici jusqu'à la nuit tombée. J'aperçois là-bas, en bordure de la rivière, des buissons qui vous feraient une bonne cachette. Et maintenant, adieu, et puissé-je ne jamais vous rencontrer dans nos bois. Adieu les petites, adieu le chat, et veillez bien sur notre ami. Peu après le départ du chien, le cerf à son tour faisait ses adieux et gagnait les buissons de la rivière. Plusieurs fois, il se retourna pour faire signe aux petites qui agitaient leurs mouchoirs. Lorsqu'il fut à l'abri, Marinette songea enfin au poussin qu'elle avait oublié sous la corbeille. Croyant la nuit tombée, il s'était endormi. En rentrant de la foire où ils s'étaient rendus depuis le matin dans l'intention d'acheter un bœuf, les parents se montrèrent de mauvaise humeur. Ils n'avaient pas pu acheter de bœuf, tout étant hors de prix. (à suivre...)