Près de 10 000 familles, en quête d'un toit décent, auraient pu être logées avec les milliards que les 30 Opgi ont déposés auprès de Al Khalifa Bank. Des milliards qui sont partis en fumée comme le rêve de ces familles. Dix mille logements, dont 1 500 à Constantine, auraient pu être construits avec les quelque 16,5 milliards de dinars perdus à Al-Khalifa Bank par les Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi). C'est ce qu'a déclaré, hier lundi, Kheïreddine El-Walid, ex-directeur général des Opgi d'Oran et de Constantine et actuellement à la tête de l'Agence de l'amélioration et du développement du logement (Aadl) devant le tribunal de Blida qui l'interrogeait en tant qu'accusé dans l'affaire Khalifa. Selon les déclarations des différents témoins et accusés auditionnés hier, les 30 Opgi implantés aux 4 coins du pays ont effectué des dépôts de court terme, allant de 3 mois à une année pour la plupart, au sein d'Al Khalifa Bank. Des dépôts qui n'ont jamais pu être récupérés, il faut bien le signaler. Dans cette affaire, l'Opgi de Dar El-Beïda, à Alger, a subi un préjudice estimé à 3,25 milliards de dinars, soit le plus important. Pour leur part, les Opgi de Constantine et d'Oran ont perdu respectivement 1,67 et 1 milliard de dinars dinars, contre 954 millions de dinars pour celui de Boumerdès. Accusés d'avoir touché des commissions de l'ordre de 1 à 2 % des montants des placements, les responsables des Opgi ont assuré avoir agi dans l'intérêt de leurs établissements. «Al Khalifa Bank offrait des taux d'intérêt attractifs de plus de 10%, largement supérieurs à ceux proposés par les autres banques», ont-ils expliqué. Interrogé sur l'existence d'une quelconque instruction pour déposer l'argent des Opgi chez Al Khalifa Bank, Kheïreddine El-Walid a répondu par la négative. Néanmoins, il a reconnu que le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme a instruit les responsables des Opgi de faire fructifier l'excédent de leur argent. «Mais il n'a jamais été question de le déposer impérativement chez Al Khalifa Bank», a-t-il tenu à expliquer. S'agissant du taux d'intérêt que proposait la banque aux Opgi, il était de 12 %, a indiqué l'actuel premier responsable de l'Aadl.