Hier, le Gspc a perpétré ses attentats les plus meurtriers depuis l'annonce de son adhésion à Al-Qaïda. Le fait que ces attentat aient eu lieu en Kabylie vient confirmer que les dernières poches du terrorisme se sont retranchées dans cette région qui, depuis quelques mois, connaît une dégradation inquiétante de la situation sécuritaire où banditisme et terrorisme se confondent. Les attentats quasi simultanés à la voiture piégée ayant ciblé, hier, des commissariats et des brigades de gendarmerie, dans le centre du pays et particulièrement la Kabylie, sont l'acte le plus spectaculaire des Groupes salafistes pour la prédication et le combat (Gspc) depuis que cette organisation a rejoint le réseau terroriste El- Qaïda. Au-delà du bilan qui aurait pu être plus lourd, cet acte vient relancer le débat sur la situation sécuritaire et la lutte contre le terrorisme. La Kabylie, de l'avis des observateurs, semble constituer une zone de retranchement des groupes terroristes. La katibat Ennour d'El-Qaïda au Maghreb (ex-Gspc) est basée au niveau du massif forestier de Sidi Ali Bounab à l'ouest de la wilaya de Tizi Ouzou. Plusieurs «sériate» sont implantées notamment dans les maquis de Mizrana (nord), de Boghni, de Drâa el-Mizan, de Maâtkas et autres localités du sud de la wilaya. Les derniers mois de l'année écoulée, soit juste après que le Gspc ait rejoint l'organisation d'Oussama ben Laden, ont été marqués par des actes terroristes qui annonçaient le retour de l'activité terroriste. Aux différentes descentes dans les bars et cafés pour le ravitaillement des maquis, il faut rappeler le prêche islamiste dans un café à Aïn Zaouia, en octobre dernier. Les islamistes avaient sommé le propriétaire d'éteindre le téléviseur et ont sermonné les consommateurs, ils partiront après avoir vidé la caisse de l'établissement. Le même mois, des terroristes, à bord d'un fourgon, tirent sur un barrage mixte (gendarmerie / GLD) à Boghni, le président de l'APW de Tizi Ouzou est assassiné à Aïn Zaouia et, dernièrement, un citoyen a été tué dans un village de la commune de Tizi Ouzou et un autre retrouvé grièvement blessé abandonné près du Pont de Bougie. Règlement de comptes ou acte terroriste, la question reste toujours posée l'enquête étant en cours. Cela dit, la Kabylie redoute le pire et la confusion de la situation sécuritaire où terrorisme et banditisme évoluent dangereusement et en usant souvent des mêmes méthodes. La vigilance est recommandée tant que des poches terroristes subsistent dans certaines régions du pays notamment en Kabylie.