Privé du soutien populaire, et acculé par la lutte antiterroriste, l'ex-Gspc a peu de chance de réussir ses sinistres tentatives contre les Algériens. A une dizaine de jours du mois sacré de Ramadhan, l'Algérie continue de vivre sous le rythme des attentats kamikazes. Les quelques groupuscules terroristes, encore en activité, concentrant leurs attaques sur les villes du centre du pays, enclenchent la vitesse de croisière. Durant le mois d'août en cours, l'on a enregistré plus de 70 morts et une centaine de blessés dans les différents attentats suicides perpétrés principalement dans les trois wilayas du centre du pays: Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès. L'attentat le plus meurtrier demeure celui commis avant-hier dans la localité des Issers, à 60km, à l'est de la capitale, faisant 43 morts et 45 blessés. Il faut dire que le mois sacré de Ramadhan est la période la plus prisée par les terroristes pour commettre leurs ignobles actes. Les «émirs» du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), affilié à Al Qaîda, ne cessent de haranguer leurs éléments pour faire le «djihad», en leur promettant le paradis. Aussi, les attaques menées par les terroristes ne peuvent être considérées comme relevant du djihad, et encore moins comme une guerre sainte. «Les terroristes viennent de confirmer qu'ils vivent une situation inextricable. Ils ont des problèmes énormes. Ils recourent aux attentats pour revigorer leurs éléments déjà abattus par les dernières attaques menées par l'ANP», estime Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. L'option selon laquelle les terroristes ne cessent de perdre du terrain demeure très plausible. Cela est attesté par le recours par les groupuscules terroristes aux attentats suicides. Leur nombre ne cesse en effet de se réduire. Avec les opérations de ratissage menées par les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP), assistés par les différents corps de sécurité, les terroristes sont pratiquement poussés dans leurs derniers retranchements. Il faut rappeler, dans cette optique, l'opération de ratissage menée au début du mois d'août en Kabylie par les forces combinées de l'ANP, qui s'est soldée par la liquidation de 12 terroristes, dont plusieurs émirs. Selon les observateurs, les derniers attentats perpétrés par les terroristes avaient deux visées. La première est une réplique à l'étau resserré contre eux par les forces de sécurité et qui a eu un effet désastreux pour les terroristes. Le moral de ces groupes est à son trente-sixième dessous. La seconde visée consiste à rechercher l'effet médiatique. Car perpétrer un attentat kamikaze, avec des dégâts humains importants, provoque plus d'impact que ne le ferait un simple accrochage dans une zone montagneuse qui en outre cause des dégâts dans les rangs des terroristes. Aussi, l'impact médiatique est-il recherché, notamment au mois sacré de Ramadhan. D'aucuns se rappellent le carnage perpétré le 30 janvier 1995, au boulevard Amirouche, à Alger. C'était à la veille du mois de jeûne. Le bilan était des plus lourds: 40 morts et plus de 300 blessés. D'autres massacres ont également été commis durant la même période. Les terroristes tentent-ils de recréer la psychose des attentats de Ramadhan? La question mérite d'être posée, d'autant que les attentats kamikazes sont difficilement prévisibles. Mais, privés du soutien populaire et acculés par une lutte antiterroriste des plus farouches menée sur le terrain, les terroristes ont peu de chance de réussir leurs sinistres coups pendant le mois de Ramadhan. D'autant plus que la vigilance ira crescendo, tant chez les citoyens que parmi les forces de sécurité. La vigilance: c'est en effet la solution la plus efficace pour déjouer tout attentat kamikaze.