Résumé de la 8e partie n Engagé dans l'armée au cours de la Première Guerre mondiale, Petiot est réformé, non pas à la suite de la blessure qu'il a contractée, mais pour déséquilibre mental. Il reprend ses études, et cette fois-ci sérieusement, avec la volonté de réussir. Il fait des études de médecine, suit un internat de psychiatrie de deux années à Evreux. Le 15 décembre 1921, il obtient son doctorat avec la mention «très bien». Ainsi, même s'il souffre d'un déficit mental, il est bel et bien médecin. Il pouvait s'installer à Paris et y faire carrière, mais il préfère retourner dans son pays natal, à Villeneuve-sur-Yonne, une petite ville d'un peu moins de 5 000 habitants. Il y a déjà dans le bourg deux médecins dont la réputation est bien établie, mais Petiot sait comment s'y prendre pour leur prendre leur clientèle. «Le docteur Petiot est jeune, il est au courant des dernières techniques médicales et saura donc vous soigner avec efficacité. Et ses honoraires sont des plus modestes car le docteur Petiot traite ses patients, il ne les exploite pas !» Les habitants de Villeneuve sont surpris de trouver dans leur boîte aux lettres cette publicité. — C'est un petit blanc bec, disent quelques personnes, nous avons nos médecins et ils nous soignent bien ! D'autres, tout en trouvant cette façon de se faire connaître un peu provocante, décident d'aller voir le médecin, histoire de voir ce qu'il en est. Petiot, le visage souriant, accueille les premiers clients. — Entrez, je vous prie... Son large front, ses cheveux et surtout ses yeux dans lesquels brille une étrange lueur, subjuguent aussitôt. — Voyons, que vous ont prescrit mes honorables confrères, qui vous soignent depuis de si longues années ? Le patient énumère alors les médicaments qu'il prend. — Pour ce mal ? Mais ce type de traitement est dépassé ! Et le patient entend le nom de médicaments qu'il ne connaît pas. Petiot prescrit et le patient demande d'une voix timide. — Vous croyez que c'est ce qu'il me faut, docteur ? — Bien sûr ces médicaments ont démontré leur efficacité ! — Vous êtes sûr que je ne risque rien ? — Absolument rien, mon ami, vous pouvez me faire confiance ! Et le patient fait confiance. Et le plus étonnant, c'est qu'à la prochaine visite, il se sent mieux. Efficacité du remède, plutôt effet placebo, le médecin influençant psychologiquement le malade qui croit aller mieux. Le docteur Petiot se montre familier avec tous, amical même et ses honoraires ne sont pas élevés. En fait, ce que les gens ne savent pas, c'est que le docteur inscrit ses clients à l'aide médicale, ce qui fait que c'est l'Etat qui paye leurs consultations. L'Etat paye et les malades aussi de sorte que le médecin est doublement rémunéré ! Une escroquerie dont personne ne se rendra compte. (à suivre...)