Cléopâtre et Marc Antoine, l'un des couples les plus célèbres de l'histoire, à la beauté idéalisée par la littérature ou le cinéma, étaient en réalité bien moins séduisants qu'on le croit, selon l'étude d'une pièce de monnaie par des archéologues de l'université de Newcastle. Cette pièce en argent, vieille de 2000 ans, les représentant, dévoile une reine d'Egypte dotée d'un front fuyant, d'un menton pointu, d'un nez anguleux et de lèvres fines. Une image peu conforme à l'incarnation de la beauté laissée dans les esprits par Elizabeth Taylor dans le film de Joseph L. Mankiewicz sorti sur les écrans en 1963. Sur l'autre face, figure un Marc Antoine — avec qui elle a entretenu une liaison de dix ans — aux yeux proéminents, avec un nez crochu et un large cou. Là encore un portrait bien éloigné de celui de Richard Burton, dans le même film. Une Cléopâtre, symbole de beauté, remonte dans l'imaginaire occidental à Wiliam Shakespeare. Dans son «Antoine et Cléopâtre», publié en 1623, il décrit ainsi la reine : «L'âge ne peut la flétrir, ni l'habitude épuiser l'infinie variété de ses appas.» Blaise Pascal nota ensuite dans ses Pensées, parues en 1670, que «si le nez de Cléopâtre eut été plus court, la face du monde en aurait été changée».