Apparemment, les juges italiens veulent prouver l'«indépendance» de leur justice vis-à-vis de leur gouvernement, allié des USA, et ne veulent pas subir le diktat des «Boys» de la CIA sur leur territoire, contrairement à d'autres pays européens où les hommes de la CIA opèrent au su et au vu des autorités. En effet, un juge italien a décidé vendredi de renvoyer devant le tribunal de Milan (nord) 26 agents de la CIA poursuivis pour l'enlèvement en Italie d'un ex-imam égyptien en 2003, l'un des cas de transferts secrets de détenus dénoncés par le Parlement européen. La décision du juge des audiences préliminaires de Milan concerne aussi le général Nicolo Pollari, ancien chef des services de renseignement militaire italiens (Sismi), limogé en novembre pour son implication dans cette affaire. Le général figure sur la liste des accusés aux côtés, entre autres, des anciens responsables de la CIA en Italie, les Américains Jeff Castelli et Robert Seldon Lady et de l'ancien numéro 2 du Sismi, Marco Mancini. Le procès, sans précédent en Europe en ce qui concerne le nombre d'agents américains renvoyés devant la justice, débutera le 8 juin, et il se déroulera par contumace en ce qui concerne les citoyens américains. Selon la presse italienne, la plupart des 26 agents ont agi sous de faux noms et se trouve actuellement aux Etats-Unis.