Un rapport fort alarmant, classé secret-défense, a été établi par l'Agence du renseignement américaine en direction du président Bush. La CIA, plus d'une année après les attentats du 11 septembre et l'offensive contre le régime taliban en Afghanistan, a dressé un bilan de la lutte mondiale orchestrée par l'Oncle Sam contre le terrorisme. Loin d'être optimiste, la «Company» précise, au contraire, «Les USA sont en train de perdre cette guerre». En témoigne, notamment, «la résurgence des conflits armés en Afghanistan ce qui tend à prouver que la démarche américaine dans la région n'était pas la plus appropriée». L'inquiétude est d'autant plus de mise, que des moyens colossaux ont été déployés par les Américains aux quatre coins du monde, en vue d'endiguer le phénomène du terrorisme islamiste international. La CIA précise à ce sujet, que «pas moins de 1300 terroristes islamistes ont déjà été interpellés dans 70 pays depuis que les Américains ont déclenché leur très vaste offensive contre ce phénomène». La CIA, qui se range sur l'avis des autorités algériennes, très au fait de la lutte contre ce fléau, dont notre pays est la victime depuis plus de dix ans, estime qu'il «est vain de vouloir persister dans la méthode du tout-sécuritaire puisque cela ne résoudra rien du tout, et aura même tendance à exacerber les conflits». La CIA précise qu'il est «nécessaire de s'attaquer aux sources de ce fléau». Elle ne craint pas, ce disant, de souligner que «de nombreuses raisons objectives poussent de jeunes musulmans de divers pays à opter pour la voie désespérée de la violence et même des attentats suicides». Sans aller jusqu'à critiquer ouvertement la politique US au Proche-Orient, en Irak et même en Afghanistan, les allusions ne doivent échapper à personne. C'est d'autant plus plausible que la CIA met en garde les Américains et leurs alliés israéliens des risques de grands conflits que pourrait subir toute la région proche-orientale si Arafat venait à être enlevé par la force, comme essaye de le faire Sharon depuis plus d'une année. Les USA, il faut le souligner, en arrivent même à ignorer nombre de résolutions onusiennes quand il s'agit de ce genre de sujet. Cette pratique, du reste, a servi de principal «fonds de commerce» aux discours islamistes radicalistes situés à l'antichambre du terrorisme du même nom. C'est à partir des capitales occidentales, que les harangues de ce genre se font les plus virulentes, et que les embrigadements en direction du Pakistan et d'autres zones de conflits, y compris la Tchétchénie et l'Algérie. Des cas de terroristes abattus ici, de nationalités étrangères avaient eu tendance à se multiplier durant les années 90.