Résumé de la 129e partie n Le docteur Petiot reste dans Paris toujours occupé par les Allemands. Il a repris ses activités et acheté un hôtel particulier… Dès la nuit tombée, Paris vit dans la terreur. La Gestapo et leurs collaborateurs français arpentent les rues, arrêtant les passants, faisant des inspections dans les maisons suspectes. Pourtant, ce soir-là, un homme bravant le danger sort du 39, rue Caumartin pour se rendre au 66 de la même rue : juste quelques mètres à traverser mais quelques mètres qui peuvent, s'il a le malheur d'être repéré par un des hommes de l'ombre, lui coûter la vie, surtout que cet homme porte sur le revers de son veston une étoile jaune, symbole indiquant qu'il est de confession juive. La même étoile figure dans le même quartier, sur son magasin de fourrures, magasin autrefois prospère mais qui est aujourd'hui frappé du sceau de l'infamie. L'homme se glisse dans l'immeuble numéro 66. Il frappe doucement à une porte. — Qui va là ? répond une voix. — C'est moi, monsieur Petiot, Guschinov, votre voisin du 69. Il y a comme une hésitation, puis la porte s'ouvre. — Entrez,monsieur Guschinov... L'homme entre. Petiot lui demande ce qu'il veut. — Docteur, ma femme et moi, nous nous sentons menacés ; nous avons appris par des sympathisants de la Résistance que vous faites partir des gens. Petiot hésite encore, comme s'il se demandait s'il fallait faire confiance à cet homme ou pas. Mais il sait que Joachim Guschinov est israélite et qu'à ce titre il est réellement menacé par les nazis. C'est d'ailleurs un miracle qu'il n'ait pas encore été envoyé dans un camp de concentration. Petiot lui dit qu'il pourrait l'envoyer en Argentine. — Je vais vous préparer de faux papiers... Il faut aussi des attestations de vaccination... Les vaccins exigés par les autorités argentines. — Je suppose qu'il faut payer, dit le fourreur — Oui, monsieur Guschinov, 75 000 francs... Ce n'est pas pour moi, bien entendu, mais pour les passeurs ; moi, tout ce que je fais c'est par patriotisme ! Guschinov et sa femme préparent leurs valises. Ils y mettent de l'argent, beaucoup d'argent, ainsi que de l'or et des bijoux. Au jour fixé par Petiot, il se rend, chargé de ses valises, non loin de la Place de l'Etoile. Petiot l'y attend. Petiot l'aide à porter ses bagages. Il le conduit à la rue Le Sueur, dans l'hôtel qu'il a acheté. On ne le reverra plus... Guschinov va faire partie des gens que le docteur Petiot va «faire passer» non pas en Argentine, au Brésil ou au Portugal mais vers une destination inconnue... La maison de la rue Le Sueur est située dans un quartier calme où même la Gestapo n'a pas l'habitude de se rendre. Les voisins sont discrets et ils ne sont pas encore dérangés par les fumées nauséabondes. Ce jour-là, le docteur Petiot remet un beau collier à sa femme Georgette. — C'est pour toi, lui dit-il — Mais c'est trop, Marcel, il a dû coûter cher ! — Oh, non, dit le médecin, il ne m'a rien coûté ! Mais la jeune femme ne lui demande pas comment il s'est procuré le bijou... (à suivre...)