Résumé de la 12e partie n Petiot se marie. Il commet des larcins, il est soupçonné de meurtre, mais il n'est pas très inquiété. Celui qui a donc témoigné contre le docteur Petiot et que ce dernier a soigné pour des rhumatismes est mort. Officiellement d'une crise cardiaque. Il n'y a donc plus de témoin dans l'affaire d'Henriette Debauve. Le dossier est donc classé. Cependant, en avril 1933, un autre témoin apparaît. Il va soutenir, après avoir vu la photo du docteur, qu'il l'a vu sortir de chez la victime. Mais Petiot est déjà parti. Les services de police de Paris seront saisis, mais Petiot n'étant pas fiché, on ne retrouve pas sa trace. D'ailleurs les recherches sont vite abandonnées. Même lorsque la presse parlera des meurtres de Paris et citera le docteur Petiot, personne ne songera à rouvrir le dossier Debauve. Pourtant si cette affaire avait été prise plus au sérieux, on aurait pu arrêter Petiot avant qu'il ne commette d'autres crimes. Pendant les mois suivants, les plaintes se multiplient contre Petiot : vols, malversations, falsification de documents. Déchu de son mandat de maire, sa carrière politique semble compromise définitivement. Mais ses amis et ses partisans l'encouragent à ne pas baisser les bras. — «Représentez-vous, docteurs, beaucoup de gens voteront pour vous. Et puis vous apporterez à vos adversaires la preuve de votre popularité !» Petiot se laisse fléchir. En réalité, c'est un homme d'une ambition démesurée et la perte de son mandat de maire l'a beaucoup affecté. Il se présente aux élections du 18 octobre 1931 et il se fait élire conseiller général de la région de l'Yonne. Il triomphe. Mais Petiot va être perdu une fois de plus par ses vols et tricheries. Lors d'un relevé d'électricité de France, l'agent constate que le compteur du docteur ne fonctionne pas bien. — Je ne consomme pas beaucoup d'électricité, répond le docteur. — Vous n'avez presque rien consommé, dit l'agent. Des techniciens d'EDF viennent contrôler le compteur et découvrent qu'il a été trafiqué. Une plainte est aussitôt déposée contre lui par la compagnie. Il se défend : — C'est de la persécution ! Les partis de droite se liguent contre moi et veulent me neutraliser par des procédés malhonnêtes ! Mais le malhonnête, c'est lui : la fraude est prouvée, documents à l'appui. Petiot est condamné à 15 jours de prison et 300 francs d'amende. Il fait aussitôt appel : la peine de prison est annulée et l'amende est ramenée à 100 francs. Mais il perd son mandat de conseiller général de l'Yonne. — Nous n'avons plus rien à faire dans cette ville, dit Petiot à sa femme, Georgette. C'est une ville ingrate qui m'a rendu le mal pour le bien... — Où allons-nous ? demande la jeune femme — A Paris, dit-il. Henriette est enchantée. Ses parents habitent Paris, elle pourra les voir plus souvent qu'à Villeneuve-sur-Yonne. (à suivre...)