Contribution n Dans cet entretien, Abdelmadjid Messaoudi (*) nous donne quelques détails sur l'assurance en Algérie et estime qu'il y a un effort à faire au niveau de la communication. «Il y a quatre grandes situations concernant les assurances, a-t-il affirmé, l'assurance automobile que tout le monde connaît, l'assurance maison ou ménage, l'assurance personnes et l'assurance relative à l'activité. Dans chaque situation, il existe des risques spécifiques auxquels l'assureur propose des solutions pour les réduire, prémunir et ainsi limiter les dégâts. Pour cela, il est impératif d'éduquer la population qui reste mal informée. C'est dans cette optique que nous avons organisé les journées portes ouvertes des assurances.» Ces journées, qui se sont déroulées du 14 au 16 novembre 2006, avaient pour thème «l'écoute du client» où les professionnels de l'assurance se sont mobilisés pour écouter, expliquer et informer le public. Sur le manque d'information et l'ignorance des citoyens, quant à l'importance de l'assurance dans la vie sociale et économique et la culture de prévention et de prévoyance, le secrétaire permanent du Cna nous fera remarquer que «ça ne vient pas seul. L'esprit moderne vient avec le développement économique et social. Il y a un apprentissage à faire et ceci doit être fait par les institutions. Il y a des assurances qui font appel au civisme comme celles de la responsabilité civique. Certes, elles ne sont pas toutes obligatoires, mais le citoyen risque à tout moment de causer du tort à son voisin. Dans ce cas, une bonne couverture pourrait prendre en charge les dommages causés et éviter ainsi à la personne de payer les dégâts de sa poche. Mais ceci vient avec le temps et les enseignements de la vie sociale». Quant à comment mettre le citoyen au courant de l'importance de s'assurer, M. Messaoudi, nous dira : «Il y a des acteurs pour rappeler au citoyen les risques qu'il court dans son quotidien. Les compagnies d'assurance, la protection civile, les organes de contrôle technique, les services de police, les associations sont autant d'acteurs qui jouent un rôle dans l'information du citoyen.» Questionné sur les différences des prix appliqués par les agences d'assurance concernant parfois le même produit, M. Messaoudi, nous informera que «pour les assurances Rc obligatoires, un tarif unique est appliqué par toutes les compagnies d'assurances. Ce prix est fixé par le ministère des finances. Quant aux autres Rc les tarifs ne sont pas uniformisés. Il faut un arbitre pour les assurances obligatoires. L'Etat doit veiller à la construction des prix et marges. Le Cna propose pour tout Rc obligatoire, dont le prix n'a pas été fixé par les pouvoirs publics, des tarifs raisonnables et équitables. Pour les assurances non obligatoires (facultatives), les prix restent libres. Les compagnies d'assurance déposent leurs produits pour visa au niveau de la direction des assurances et déclarent les prix. Le produit d'assurance est une association de garantie, où chaque assureur décide des risques à prendre en charge. Toute compagnie mesure les garanties de risques après avoir effectué une énumération des risques et leur définition pour enfin proposer un prix, c'est pour cela que les prix sont si différents». Interrogé sur la différence entre une mutuelle et une assurance, il nous répondra : «il y a deux volets pour définir la mutuelle. Une mutuelle comme forme juridique est une compagnie d'assurance constituée par des assurés. Ils sont en même temps patrons et assurés. Quant à la mutuelle technique d'assurance, il s'agit de la manière de distribuer la charge sur l'ensemble des assurés. Ou mieux encore, une assurance par répartition de survenance du risque distribué sur beaucoup de personnes.» (*) Secrétaire permanent du Conseil national des assurances.