Le prix des actions cédées est estimé à plus de 307 millions de dinars. Un certain nombre d'actions de la Générale assurance méditerranéenne (GAM) ont été cédées à l'américain Emerging Markets Partnership (EMP) Africa, filiale d'EMP Global, leader mondial du capital-risque dans les marchés émergents, pour un montant de plus de 307 millions de dinars. Cardif, filiale de BNP Paribas Assurance, a obtenu des autorités de contrôle les licences pour la commercialisation de contrats d'assurance de personnes en Algérie. Dans une tribune, publiée sur le site Internet du conseil national des assurances, le secrétaire permanent, M. Abdelmadjid Messaoudi, écrivait que “les modifications apportées à l'ordonnance 95-07, qui ont étendu la libéralisation en autorisant l'exercice des opérations d'assurance par des compagnies non résidentes et la médiatisation qui les a accompagnées, jointes à une conjoncture financière des plus favorables, ont suscité une valse de délégations étrangères venue prospecter le marché”. Cependant, regrette-t-il, à “ce jour, le seul projet en cours de concrétisation concerne les assurances de personnes”. Il s'agit, en fait, de la compagnie française Cardif, filiale de la banque BNP Paribas qui a obtenu l'autorisation de commercialisation en Algérie des contrats d'assurance de personnes. Dans les assurances dommages, par contre, les manifestations d'intérêt sont tout aussi nombreuses que les hésitations. “L'attention est très vite portée sur la configuration actuelle du marché en particulier sur les conditions de la performance”, estime M. Abdelmadjid Messaoudi. Au-delà de certains facteurs externes aux secteurs jugés défavorables (insuffisances des services bancaires et financiers et lenteurs de l'administration judiciaire), explique-t-il, les regards se dirigent nécessairement sur les tarifs et l'encadrement du marché. Ainsi, il n'échappe à personne d'observer la faiblesse des tarifs pratiqués dans les deux branches principales que sont “l'automobile” et “les risques d'entreprise” et ce, en liaison avec le blocage du tarif RC autofixé centralement, mais aussi et surtout en liaison avec les pratiques concurrentielles imprudentes en cours et face auxquelles il est difficile de lutter individuellement. En outre, soutient-il, “l'encadrement du marché, compris comme l'organisation institutionnelle des professionnels pour ériger des normes et les faire respecter, que ces normes soient réglementaires, conventionnelles ou déontologiques, apparaît comme un facteur décisif dans l'attractivité du marché dans la mesure où il conditionne la compétitivité, au démarrage, des compagnies étrangères, aussi puissantes qu'elles puissent être”. Pour autant, Patrick Gay, conseiller financier, dans un édito publié dans la dernière édition de Lumière d'Algérie, une publication de la mission économique de l'ambassade de France en Algérie, note que “dans le secteur des assurances, la perspective de résolution du contentieux avec les entreprises françaises présentes avant l'Indépendance, devrait ouvrir la porte à de nouvelles implantations de grands acteurs et à la dynamisation d'une profession encore sous-développée”. Pour rappel, M. Masseret, expert en assurance, et M. Laurent Millardet, directeur international de la compagnie française MACIF Assurance, leader de l'assurance familiale en France, avaient effectué, en avril dernier une visite de travail de quatre jours en Algérie, afin de préparer l'arrivée très attendue du président de la MACIF en Algérie. Reçu en date du 16 avril 2007 par M. Abdelmadjid Messaoudi au siège du conseil national des assurances, M. Millardet a eu ainsi à s'informer sur le marché algérien des assurances et sur les opportunités qui s'offrent aux investisseurs potentiels. À cette occasion, M. Millardet a tenu à rappeler la valeur fondamentale de la MACIF : “Faire de l'assurance populaire.” De nombreuses questions ont été abordées lors de cette rencontre, notamment celle liée au faible taux de pénétration du marché national des assurances (0,50% en 2006), indicateur d'un potentiel énorme et d'une demande de plus en plus importante. En ce sens, M. Messaoudi n'a pas manqué de préciser que cet état de fait peut être dépassé par le dynamisme des compagnies d'assurances, car le problème ne réside plus dans l'absence d'une culture d'assurance, mais plutôt dans la nature de l'offre. De ce point de vue, la MACIF peut aisément, eu égard à son savoir-faire innovant, développer un important marché en Algérie. Pour la MACIF, le marché algérien pourrait offrir des opportunités allant bien au-delà du simple partenariat vers une implantation conséquente pouvant contribuer à la dynamisation du marché. Le chiffre d'affaires direct, réalisé par le secteur durant le 1er trimestre 2007, est estimé à 17,2 milliards de dinars (non compris les acceptations internationales de la CCR) alors qu'il était de 2,5 milliards de dinars à la même période de 2006, soit une progression de 37,6%. L'assurance automobile, malgré une perte de 9 points, passant de 52% au 1er trimestre 2006 à 43% du 1er trimestre 2007 occupe la première place dans le marché. Alors que l'assurance de personnes ne représente que 5% du marché. La mise à niveau du secteur constitue un impératif non seulement vital pour les entreprises locales, mais aussi pour tout nouvel acteur désirant pénétrer le marché. Les énormes potentialités du marché algérien peuvent rester encore longtemps gelées si la question de l'encadrement du marché et des ressources humaines n'est pas prise en charge. En d'autres termes, la mise à niveau des acteurs actuels du marché, constitue aussi une condition de la pénétration des compagnies étrangères. Meziane Rabhi