Résumé de la 28e partie n Comme dans tous les contes, Le prince et Loundja de notre conte ont triomphé de l'ogre et de son épouse et se sont mariés... D'autres contes algériens mettant en scène des ogres peuvent encore être cités. Le personnage de M'quidech, appelé dans certaines régions Hdidouane, est souvent confondu avec l'ogresse, el-Ghoula, qui est encore plus cruelle que son époux, el-Ghoule, l'Ogre. Les deux personnages sont connus pour leurs facéties et ils passent leur temps à se moquer de l'ogresse. D'ailleurs, M'quidech est souvent appelé, dans les dictons : «M'quidesch aux facéties qui ne dort ni ne somnole», «Mquidech bu-lehmum, ma yerqed ma yeddih nnum», autrement dit, personnage toujours éveillé, qui ne se laisse pas surprendre ! Ainsi, dans une série de contes, collectées à Alger, M'quidech s'introduit dans le verger de l'ogresse et, monte sur un arbre, se met à manger ses figues. L'ogresse se précipite et saisit le garçon par un pied ; — Ah, je te tiens, petit voleur, je vais te manger sur le champ ! M'quidech, surmontant sa peur, s'écrie : — Peuh, toi me tenir... Ma pauvre vieille, tu ne tiens qu'une branche du figuier et tu crois tenir mon pied ! L'ogresse, qui est stupide, lâche aussitôt le pied ; M'quideche se moque d'elle. — C'est bien mon pied que tu tenais et tu l'as lâché ! L'ogresse écume de rage. Elle veut monter sur le figuier mais elle est trop lourde pour s'y hisser. Dans un autre épisode, l'ogresse finit par attraper Mqidech. Elle l'emmène chez elle et veut le manger. — Regarde comme je suis maigre, dit le facétieux garçon, tu n'auras que de la peau et des os ! La fille de l'ogresse, qui est encore plus stupide que sa mère, dit : — C'est vrai, il est très maigre ! — Engraissez-moi, dit M'quidech, et quand je serai bien gras, vous pourrez me manger toutes les deux. L'ogresse trouve la proposition bonne. Elle enferme M'quideche dans une pièce de sa maison et tous les jours, elle l'engraisse, en lui donnant à manger les meilleurs morceaux. Pour vérifier s'il a grossi, l'ogresse entrouvre la porte de la pièce et lui demande de mettre en avant sa main pour la palper. M'quideche lui tend un manche à balai et, après l'avoir palpé, l'ogresse, dit à sa fille : - Il est encore très maigre, il faut l'engraisser davantage ! Et les meilleurs morceaux, et le beurre et le miel vont dans le ventre de M'quideche qui grossit et prend des couleurs. Mais pour l'ogresse, à qui il tend toujours le manche à balai, il est encore trop maigre pour être dévoré ! L'ogresse finit par ouvrir la porte de la pièce et elle découvre un garçon dodu. - Ah, petit vaurien, lui dit-elle, tu t'es moqué de moi... c'en est fait de toi, ce soir, ma fille est moi, nous nous régalerons de ton corps ! Tandis qu'elle sort, elle charge sa fille de rouler le couscous puis d'égorger Mquideche et de le préparer. (à suivre...)