Complexité n Le ralentissement de la croissance démographique, au cours de ces dernières années, a assurément un impact sur l'offre de la main-d'œuvre. En effet, le taux de croissance de la population active reste marqué par la forte poussée démographique des années 1970 et 1980. La proportion de la population active a augmenté au cours de ces trois dernières décennies, passant de 48 % en 1977 à 52 % en 1987 et pour atteindre 59% en 1998. Les projections de population effectuées par l'ONS montrent que cette pression sur l'offre de main-d'œuvre sera perceptible jusqu'en 2030 avec un rythme ascendant jusqu'à 2010. En effet, en 2000, la population active âgée entre 16 et 59 ans représentait 56,76% de la population totale. En 2030, cette proportion atteindra 61,36%, selon l'hypothèse probable. C'est dire que la question de l'emploi sera cruciale pendant de nombreuses décennies pour les générations futures. La croissance économique est la condition nécessaire pour le développement de l'emploi, mais les performances enregistrées au cours de ces dernières années ont montré qu'elle ne pouvait à elle seule résoudre les problèmes du chômage, ce qui a converti le rôle échu aux programmes spéciaux de soutien à l'emploi en véritable politique de l'emploi. Ces programmes à eux seuls avec plus de 300 000 emplois par an ont absorbé la demande additionnelle et érodé le stock de chômeurs. Le rendement du système éducatif figure parmi les facteurs qui influencent les tensions sur l'emploi. Avec plus de 500 000 déperditions scolaires par an, le système éducatif alimente prématurément le marché du travail. C'est chez les moins de 20 ans que le taux de chômage (34,3%) est le plus élevé. Il l'est encore plus chez les garçons (34,7%), plus touchés par le phénomène de la «déscolarisation». Les faibles performances du système éducatif agissent sur l'âge d'entrée dans la vie active de la population. Près de la moitié des occupés ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans. Les études supérieures ne semblent plus constituer une protection contre le chômage. Les données de l'ONS ont démontré, en effet, que le taux de chômage augmente sensiblement à mesure que les personnes avancent dans leur cursus universitaire. Ces données montrent que le taux de chômage est de 3,2% pour les sans-instruction et de près de 17% pour ceux de niveau supérieur.