L'accord pour la création d'un musée estampillé Louvre à Abou Dhabi, projet contesté dans les milieux artistiques, sera signé mardi par le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, lors d'un déplacement aux Emirats arabes unis. Ce musée baptisé Louvre, conçu par l'architecte Jean Nouvel, ouvrira en 2012 à Abou Dhabi, à la demande de l'émirat, et sera alimenté en œuvres par les grands musées français et en expertise sur la base d'un accord sur 20 ans. Selon le quotidien Le Monde, l'accord devrait rapporter quelque 700 millions d'euros à la France, dont «l'intégralité doit aller à la direction des musées de France, au Louvre et aux musées prêteurs». Le projet d'un Louvre à Abou Dhabi avait suscité une levée de boucliers, ses détracteurs mettant en garde contre le risque de trop prêter des œuvres fragiles et craignant que certaines pièces des musées parisiens ne soient «vendues» à l'étranger sous le couvert de prêts à long terme. Lancée en décembre dernier par une tribune libre dans Le Monde, la controverse sur l'exportation des musées français à l'étranger a vu se multiplier les tribunes et s'allonger la liste des signataires de la pétition «Pour le maintien de l'intégrité des collections des musées français». Samedi, ils étaient 4 650 – conservateurs de musées, archéologues, historiens de l'art ou simples particuliers – à avoir signé le texte intitulé «Les musées ne sont pas à vendre». Les partisans du partenariat plaident pour leur part pour la diffusion culturelle. C'est le cas du président-directeur du musée du Louvre, Henri Loyrette, ainsi que les chefs des huit départements du musée qui, tous, ont affirmé dans une lettre commune début février que le projet d'un Louvre à Abou Dhabi était «un devoir et une chance».