Lacunes n Le recours aux cités universitaires pour l'hébergement des athlètes renseigne, encore une fois, sur le manque flagrant de structures d'accueil dans les wilayas du Centre du pays. En prévision du déroulement des 9es Jeux africains qui auront lieu du 11 au 23 juillet prochain, les pouvoirs publics ont décidé d'écourter l'année universitaires 2006-2007, car les athlètes seront hébergés dans les résidences universitaires. Les universités du Centre du pays (Alger, Blida et Boumerdès) abriteront également des activités scientifiques et culturelles programmées dans le même cadre. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de fermer les universités et les résidences universitaires à partir du 10 juin prochain. L'arrêt des cours aura lieu la dernière semaine du mois d'avril prochain. Les examens du deuxième semestre et de synthèse sont programmés au cours du mois de mai. Cette situation ne semble pas être du goût des étudiants et des enseignants qui estiment que l'achèvement des programmes pédagogiques relève de l'impossible, d'autant que les cours n'ont commencé qu'à la mi-novembre. La corporation est, par conséquent, soumise à un rythme de travail «accéléré», ce qui se répercute négativement sur le rendement des enseignants et le niveau d'assimilation des étudiants. La tutelle n'a pas trouvé mieux que d'écourter la durée des vacances dites d'hiver et de printemps de quinze jours à une semaine afin de permettre aux enseignants et étudiants d'avancer dans l'application du programme. C'est le deuxième coup d'accélérateur dans l'histoire de l'université algérienne, après celui de 2001 en raison du festival mondial des jeunes et des étudiants qu'avait à ce moment là, abrité notre pays. Les universités du centre du pays sont, par ailleurs, appelées à abriter d'autres manifestations culturelles programmées dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007. Interrogé récemment sur l'impact de ces mesures sur le déroulement des études et le niveau d'achèvement des programmes, le premier responsable de l'enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, a affirmé que son département avait pris toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette situation relative à l'organisation des festivités continentales étroitement liées à la promotion de l'image de l'Algérie sur la scène internationale. Pour lui, les enseignants ont été prévenus et sont, donc,appelés à fournir des efforts supplémentaires pour achever les programmes et les examens dans les délais arrêtés. Il faut dire que cet «état d'urgence» est dû à l'inexistence de structures d'accueil suffisantes pour l'accueil d'un grand nombre d'étrangers. A quand l'abandon de l'idée de recourir aux résidences universitaires à chaque fois que notre pays abrite une manifestation internationale ? Ne faut-il pas prendre en considération l'impact de cette précipitation sur l'élite du demain ?