Du côté des partis politiques, il s?agit d?attendre du concret plutôt que de se prononcer sur une simple déclaration. Pour faire connaître leur position officielle, les formations politiques souhaitent attendre que le document en question passe par l?APN, qu?il soit étudié et que chaque groupe parlementaire puisse l?apprécier à sa juste valeur. Une fois ce processus respecté, chaque parti pourra ainsi faire part de sa position concernant l?abolition de la peine de mort. C?est ce que nous indiqueront les représentants des partis politiques siégeant à l?APN. «Notre position dépendra de ce qui sera stipulé dans le projet de loi», nous dira M. Belkacem Menfoukh, député FLN avant d?ajouter : «On ne peut pas se prononcer sur une déclaration faite par le président et de surcroît à l?étranger. Il y a des procédures à suivre qui sont clairement indiquées par la Constitution.» Quant au vice-président du groupe parlementaire du MRN, M. Lakhdar Benkhellaf, dont la formation sera présente lors des débats, il déclare : «Au cas où le document serait conforme aux m?urs et aux préceptes de notre religion, on se prononcera favorablement.» Toutefois M. Benkhellaf se dit suspicieux. Il craint que les déclarations du président soient sans suite, car «plusieurs fois nous avons eu vent de promesses et directives, malheureusement jamais appliquées». Le chargé de la communication du MSP, M. Abdelmadjid Menasra, estime qu?il est «trop tôt pour se prononcer tant qu?il n?y a pas eu concertation entre les membres du parti, cela afin de mieux cerner le sujet, que ce soit sur le plan de la défense des droits du citoyen ou du respect de la religion». Quant au FFS, il estime, par la voix de Karim Tabou, que «la peine de mort, même prononcée conformément aux lois en vigueur, est une violence, une atteinte odieuse à l?intégrité morale et physique de la personne humaine». En attendant qu?ils se prononcent officiellement à l?APN, les partis politiques préfèrent jouer pour l?heure la carte de la retenue.