Parmi les 706 salles de fêtes inscrites au registre du commerce en Algérie, plus de 80% ont été fermées par les pouvoirs publics et ce «sans motifs apparents». C'est ce qu'a affirmé, hier, Abdelmadjid Bessila, président du Comité national des salles de fêtes, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger. «Durant l'année 2005, les walis de certaines régions ont commencé à fermer des salles de fêtes avant même que le décret exécutif n°05-207 ne soit mis en place», a -t-il ajouté. Le décret en question fixe les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissements et de spectacles. Le comité national trouve «injuste» la promulgation de ce décret exécutif en 2005 qui met fin aux activités de centaines de salles de fêtes qui ont exercé durant des dizaines d'années dans la légalité. Les membres du comité national contestent le fait que les salles des fêtes soient assimilées aux établissements de divertissements et de spectacles au même titre que les cabarets, boîtes de nuits et autres discothèques. «C'est une atteinte à la dignité de la famille algérienne respectable», s'est indigné M. Rabah, gérant d'une salle des fêtes. A ce propos, le comité national demande que le statut des établissements qu'il dirige soit revu et «corrigé». «Nous sommes des établissements respectueux des traditions et coutumes de la société algérienne», lance un autre gérant. Le comité déplore aussi que l'élaboration du décret exécutif en question se soit faite «unilatéralement» par l'administration «sans une consultation au préalable des principaux concernés». La période d'autorisation d'exercer a été limitée à deux ans ce qui, d'après les gérants, ne suffit pas pour rentabiliser l'investissement. L'article 6 du décret a été jugé par les membres du comité comme «inapproprié» et allant à l'encontre des droits civiques. Cet article stipule que l'âge de l'exploitant d'une salle des fêtes est de 30 ans minimum et de 25 ans pour l'employé. «On n'a pas le droit d'empêcher les jeunes d'investir ni d'accéder à un emploi,» dit, étonné, le président du comité national. «L'âge n'est synonyme ni de compétence ni de responsabilité», argumente-t-il.