Résumé de la 7e partie n Aucun signe du cochon, toutes les accusations vont vers la panthère. Elle se défend pour prouver le contraire… Mais le cochon ne devait jamais revenir. Et nul non plus ne devait jamais savoir ce qui lui était arrivé. Qu'il fût parti en voyage, la chose paraît bien improbable. Il avait peu d'imagination et préférait à l'aventure, une vie de repas bien réglée. Enfin, il ne savait pas un mot de géographie et ne s'en était même jamais soucié. Quant à croire que la panthère l'avait mangé, c'est une autre affaire. Le témoignage d'un veau de trois semaines est tout de même une chose bien fragile. D'autre part, il est permis de penser que des camps volants avaient emporté le cochon pour le faire cuire. Cela s'est vu. En tout cas, le souvenir de cette malheureuse aventure n'empêcha pas la vie de reprendre à la ferme comme auparavant. Les parents eux-mêmes l'eurent bientôt oubliée. On se remit à jouer aux barres, et, il faut bien le dire, on jouait beaucoup mieux depuis que le cochon n'était plus là. Delphine et Marinette ne passèrent jamais d'aussi belles vacances que cette année-là. Montées sur le dos de la panthère, elles faisaient de longues promenades à travers les bois et la plaine. On emmenait presque toujours le canard qui se mettait à cheval sur le cou de la monture. En deux mois, les petites connurent tout le pays à fond, à trente kilomètres à la ronde. La panthère allait comme le vent et les mauvais chemins ne l'arrêtaient pas. Passé le temps des vacances, il y eut encore quelques beaux jours, mais il ne tarda pas à pleuvoir, et, en novembre, la pluie devint froide. Des rafales de vent faisaient tomber les dernières feuilles mortes. La panthère avait moins d'entrain et se sentait tout engourdie. Elle ne sortait pas volontiers et il fallait la prier pour qu'elle vînt jouer dans la cour. Le matin, elle allait encore chasser dans la forêt, mais sans y prendre grand plaisir. Le reste du temps, elle ne quittait guère la cuisine et se tenait auprès du fourneau. Le canard ne manquait jamais de venir passer quelques heures avec elle. La panthère se plaignait de la saison. — Comme la plaine est triste, et les bois, et tout ! Dans mon pays, quand il pleut, on voit pousser les arbres, les feuilles, tout devient plus vert. Ici, la pluie est froide, tout est triste, tout est sale. — Tu t'y habitueras, disait le canard. Et la pluie ne durera pas toujours. Bientôt il y aura de la neige... tu ne diras plus que la plaine est sale... La neige, c'est un duvet blanc, fin comme un duvet de canard et qui recouvre tout. — Je voudrais bien voir ça, soupirait la panthère. Chaque matin, elle allait à la fenêtre jeter coup d'œil sur la campagne. Mais l'hiver semblait décidément à la pluie, tout demeurait sombre. — La neige ne viendra donc jamais ? demandait-elle aux petites. (à suivre...)