Résumé de la 2e partie n Tous les animaux participent au jeu avec passion. La poule blanche, admise dans le groupe, doit jouer le rôle d'un éléphant... Delphine se souvint alors d'un livre d'images en couleurs, que son oncle Alfred lui avait donné. Il se trouvait dans la pièce voisine qui était la chambre des parents. Laissant à Marinette la surveillance de l'Arche, Delphine emporta la poule blanche dans la chambre, ouvrit le livre devant elle, à la page où était représenté l'éléphant, et donna encore quelques explications. La poule blanche regarda l'image avec beaucoup d'attention et de bonne volonté, car elle avait très envie de faire l'éléphant. — Je te laisse un moment dans la chambre, lui dit Delphine. Il faut que je retourne dans l'Arche. Mais en attendant que je revienne te chercher, regarde bien ton modèle. La petite poule blanche prit son rôle si à cœur qu'elle devint un véritable éléphant, ce qu'elle n'avait pas osé espérer. La chose arriva si vite qu'elle ne comprit pas tout de suite le changement qui venait de s'opérer. Elle croyait qu'elle était encore une petite poule, perchée très haut, tout près du plafond. Enfin, elle prit connaissance de sa trompe, de ses défenses en ivoire, de ses quatre pieds massifs, de sa peau épaisse et rugueuse qui portait encore quelques plumes blanches. Elle était un peu étonnée, mais très satisfaite. Ce qui lui fit le plus de plaisir, ce fut de posséder d'immenses oreilles, elle qui n'en avait, auparavant, pour ainsi dire point. «Le cochon, qui était si fier des siennes, le sera peut-être moins en voyant celles-ci», pensa-t-elle. Dans la cuisine, les petites avaient complètement oublié la poule blanche qui préparait si bien son rôle de l'autre côté de la porte. Après avoir annoncé que le vent était tombé et que l'Arche voguait en eau calme, elles se préparaient à passer la revue des animaux pris en charge. Marinette se munit d'un carnet pour inscrire les réclamations des passagers, et Delphine déclara : — Mes chers amis, nous sommes aujourd'hui à notre quarante-cinquième jour de mer... — Heureusement, soupira le cochon, le temps passe plus vite que je n'aurais cru ! — Silence ! cochon... Mes chers amis, comme vous le voyez, vous n'avez pas à regretter d'être venus dans l'Arche. Maintenant que le plus dur est fait, nous avons la certitude de retrouver la terre dans une dizaine de mois. Je peux bien vous le dire à présent, mais jusqu'à ces derniers jours, nous avons été souvent en danger de mort, et c'est grâce au pilote que nous avons pu nous en tirer. Les bêtes remercièrent le pilote avec amitié. Marinette devint toute rouge de plaisir et dit en montrant sa sœur : — C'est grâce au capitaine aussi..., il ne faudrait pas oublier le capitaine... — Bien sûr, approuvèrent les bêtes, bien sûr ! sans le capitaine... — Vous êtes bien gentils, leur dit Delphine. Vous n'imaginez pas combien votre confiance nous donne de courage... C'est qu'il nous en faut encore. La traversée est loin d'être finie, quoique nos plus gros ennuis soient passés... Mais j'ai voulu vous parler et savoir si vous n'aviez pas de réclamations à faire. Commençons par le chat. N'as-tu rien à demander, chat ? (à suivre...)