Résumé de la 2e partie n A la réflexion des parents sur la venue de l'oncle. Les deux petites sœurs comprirent que le canard sera sacrifié. Toutes les bêtes de la ferme étaient réunies dans la cour pour assister à son départ. — Adieu, canard, et ne sois pas trop longtemps, disaient la poule, le cochon, le cheval, la vache, le mouton. — Adieu et ne nous oublie pas, disaient le bœuf, le chat, le veau, le dindon. — Bon voyage, disaient toutes les bêtes. Et il y en avait plus d'une qui pleurait, par exemple le vieux cheval, en pensant qu'il ne reverrait plus son ami. Le canard partit d'un bon pas sans se retourner et, comme la terre est ronde, il se retrouva au bout de trois mois à son point de départ. Mais il n'était pas seul. Qui l'accompagnait, il y avait une belle panthère à la robe jaune tachetée de noir et aux yeux dorés. Justement, Delphine et Marinette passaient dans la cour. A la vue du fauve, elles furent d'abord très effrayées, mais la présence du canard les rassura aussitôt. — Bonjour, les petites ! cria le canard. J'ai fait un bien beau voyage, vous savez. Mais je vous raconterai plus tard. Vous voyez, je ne suis pas seul. Je rentre avec mon amie la panthère. La panthère salua les deux petites et dit d'une voix aimable : — Le canard m'a bien souvent parlé de vous. C'est comme si je vous connaissais déjà. — Voilà ce qui s'est passé, expliqua le canard. En traversant les Indes, je me suis trouvé un soir en face de la panthère. Et figurez-vous qu'elle voulait me manger... — C'est pourtant vrai, soupira la panthère en baissant la tête. — Mais moi, je n'ai pas perdu mon sang-froid comme bien des canards auraient fait à ma place. Je lui ai dit : «Toi qui veux me manger, sais-tu seulement comment s'appelle ton pays !» Naturellement, elle n'en savait rien. Alors, je lui ai appris qu'elle vivait aux Indes, dans la province du Bengale. Je lui ai dit les fleuves, les villes, les montagnes, je lui ai parlé d'autres pays... Elle voulait tout savoir, si bien que la nuit entière, je l'ai passée à répondre à ses questions. Au matin, nous étions déjà deux amis et depuis, nous ne nous sommes plus quittés d'un pas. Mais, par exemple, vous pouvez compter que je lui ai fait la morale sérieusement ! — J'en avais besoin, reconnut la panthère. Que voulez-vous, quand on ne sait pas la geographie... — Et notre pays, comment le trouvez-vous ? demanda Marinette. — Il est bien agréable, dit la panthère, je suis sûre que je m'y plairai. Ah ! j'étais pressée d'arriver, après tout ce que m'avait dit le canard des deux petites et de toutes les bêtes de la ferme... Et à propos, comment se porte notre bon vieux cheval ? A cette question, les deux petites se mirent à renifler et Delphine raconta en pleurant : — Nos parents n'ont même pas attendu la foire de septembre. A midi, ils ont décidé de le vendre, et demain matin, on vient le chercher pour la boucherie... — Par exemple ! gronda la panthère. — Marinette a pris la défense du cheval, moi aussi, mais rien n'y a fait. Ils nous ont grondées et privées de dessert pour une semaine. — C'est trop fort ! Et où sont-ils, vos parents ? — Dans la cusine. — Eh bien ! Ils vont voir... mais surtout, n'ayez pas peur, petites. (à suivre...)