Une ville française des bords de la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer, a décidé d'exploiter l'eau de mer pour chauffer et climatiser des bâtiments publics et des logements nouveaux, un gisement d'énergie «propre» encore largement ignoré en France et en Europe. Cette ville de 61 000 habitants a donc reconverti le site d'anciens chantiers navals pour trouver une source d'énergie à la fois gratuite et renouvelable. C'est aussi la première fois dans l'Union européenne qu'un projet exploitant l'eau de mer est développé à une telle échelle (60 000 m2), note le directeur du bureau d'études qui a conseillé la municipalité. La technologie employée est pourtant connue depuis plus de cent ans puisqu'elle sert à faire fonctionner les réfrigérateurs, en capturant les frigories contenues dans l'air. A La-Seyne, calories et frigories sont capturées dans l'eau de mer grâce à trois échangeurs thermodynamiques et un système de pompes à chaleur, afin de restituer chaleur ou froid selon la saison, dans un circuit où l'eau douce circule en boucle dans les bâtiments. La «boucle» va dans un premier temps alimenter un palais des congrès et un pôle théâtral de 500 places chacun, ainsi qu'un ensemble de 500 logements à construire. Mais la municipalité compte étendre le circuit à des bâtiments publics anciens comme l'Hôtel de Ville et encourager à se raccorder au dispositif les promoteurs immobiliers. L'investissement de 2,5 millions d'euros (dont la moitié à la charge de la commune) est lourd, mais rentable à moyen terme, estiment les responsables.