Suspense n Chirac a indiqué qu'il s'exprimerait plus tard sur ses «choix personnels» pour l'élection d'avril-mai, ne faisant aucune référence au ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Alors que M. Sarkozy gardait le silence, son parti, l'UMP, estimait par la voix de son vice-président Jean-Claude Gaudin, que M. Chirac avait «adressé un message clair au candidat susceptible de lui succéder», un «carnet de route». Ségolène Royal et François Bayrou ont tous deux salué dimanche le discours de M. Chirac, en parlant d'un moment «historique» pour la France. Le leader de l'extrême droite, Jean-Marie le Pen, qui avait largement perdu en 2002 face à M. Chirac après s'être hissé au deuxième tour à la surprise générale, l'a en revanche qualifié de «plus mauvais président de l'Histoire de France», estimant perdre «son pire ennemi». Le président Jacques Chirac, 74 ans, a annoncé dimanche soir aux Français qu'il ne briguerait par un troisième mandat. «Au terme du mandat que vous m'avez confié, le moment sera venu pour moi de vous servir autrement. Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat», a-t-il dit dans un discours télévisé solennel, où il a demandé aux Français de «ne jamais composer avec l'extrémisme» ou «le rejet de l'autre». Il a assuré aimer son pays «passionnément» et a dit aux Français être «fier du travail accompli ensemble» et vouloir encore les servir «autrement». Sur la scène internationale, le président américain George W. Bush, auquel le président français s'était vivement opposé en 2003 pour tenter d'empêcher la guerre en Irak, a été le premier à réagir. Il a souhaité «ce qu'il y a de meilleur» à Jacques Chirac, promettant que les Etats-Unis et la France resteront des partenaires «loyaux». La presse nationale française dresse ce lundi un bilan en demi-teinte du double mandat de Jacques Chirac à la tête de l'Etat et remarque qu'il n'a pas mentionné le nom de son favori à l'élection présidentielle. «Esprit essentiellement positif, peu porté à la spéculation, Jacques Chirac regrette de n'avoir pas à bousculer davantage les conservatismes, mais il ne se demande pas si les réformes qu'il a entreprises ont jamais composé un dessein», affirme Le Figaro (droite), reconnaissant qu'«au fond, la droite n'était pas son genre». «Jacques Chirac n'aura pas réussi à réveiller la France et les Français sur le terrain pourtant fondamental de l'économie», selon le quotidien économique La Tribune. «Jacques Chirac va laisser une France à la peine», ajoute-t-il. La presse britannique ne se montre pas particulièrement tendre ce lundi pour le président Jacques Chirac. Le Daily Télégraph, quotidien de centre-droit, affirme sans fioriture que si «les conventions demandent qu'on dise des choses gentilles sur les gens quand ils prennent leur retraite, il n'est pas facile de le faire dans le cas de Jacques Chirac».