Sacre », « intronisation », « show à l'américaine », « couronnement » sont quelques-uns des termes employés par la presse française pour qualifier la cérémonie officielle organisée hier au Palais des expositions du Bourget marquant l'accession de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP. Le troisième congrès de l'UMP, qui a réuni plus de 30 000 militants, s'est présenté comme un véritable show médiatique. Plus de 500 journalistes du monde entier ont demandé leur accréditation, 412 parlementaires se sont inscrits, 400 membres de corps diplomatiques, dont 80 ambassadeurs, ont répondu présents. Des célébrités du cinéma, de la télévision, de la chanson, du sport ont, dans un film, témoigné leur soutien et leur sympathie au nouveau patron du parti de la majorité, dont Jean Reno, Michel Sardou, Pierre Palmad, Mimie Mathy, Daniel Prévost, Richard Virenque, Bernard Laporte, Christian Clavier... Jacques Chirac était représenté au congrès par son épouse Bernadette. Plusieurs personnalités représentant les différentes tendances de l'UMP devaient prendre la parole. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est exprimé le dernier. En clôture du congrès, La Marseillaise devait être entonnée par les chanteuses Shirel et Leïla Dorianne, les deux jeunes interprètes de la comédie musicale Les Enfants du soleil, écrite par Didier Barbelivien, ami personnel de Nicolas Sarkozy. « En faisant savoir qu'il a fait appel à une chanteuse juive et une autre musulmane, l'auteur de La République, les religions, l'espérance (Ed. Cerf) veut afficher le symbole d'une France pluriculturelle. Un choix qui ne manquera pas de relancer le procès en communautarisme qu'instruisent les chiraquiens depuis quelques mois », écrivait samedi Le Figaro. Les festivités avaient commencé samedi soir avec le chanteur Faudel, considéré comme un « porte-drapeau d'une génération qui a réussi son intégration ». Le coût de la manifestation - 5 à 6 millions d'euros - est, par ailleurs, au centre d'une polémique. Nicolas Sarkozy a été élu président de l'UMP avec 85,1% des voix des militants du parti. Les deux autres candidats en lice, Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan, ont recueilli respectivement 5,82% et 9,1% des voix des quelque 70 000 votants. Porter le changement Le nouveau président de l'UMP veut faire du parti « un mouvement politique populaire » et porter le changement. « Je suis prêt à porter votre énergie, je suis prêt à incarner vos espoirs. » M. Sarkozy a souhaité que « la France du travail » soit « au cœur de toutes les politiques ». Il a prôné « le volontarisme républicain » à l'école. « Pour que l'égalité des chances soit une réalité, il faut avoir le courage de donner davantage à celui qui a le plus de difficultés. » Le nouveau président de l'UMP a souhaité que ce projet politique fasse « renaître » les « valeurs essentielles » de la République française du « respect », du « travail » et de « la patrie ». La veille, aux jeunes militants de l'UMP réunis dans une discothèque branchée Olé Bodega, Nicolas Sarkozy avait lancé : « Ensemble, on va rajeunir la vie politique. Elle en a besoin. On va montrer que l'on peut apporter du sang neuf, des idées nouvelles et un peu de joie. » Il a pris l'engagement de « rester un homme libre » à la tête de l'UMP. « Je décide, il exécute », déclarait Jacques Chirac, à propos de Nicolas Sarkozy, le 14 juillet dernier. Le nouveau président de l'UMP l'entend-il de cette oreille, lui qui affirme qu'à la tête de l'UMP, il n'aura « aucun tabou », à commencer par la fixation du mode d'élection du candidat du parti à l'élection de 2007, sujet qui divise les rangs de la majorité.