Résumé de la 97e partie n Attablé dans un restaurant chic, Jack cherche le moment de faire part de ses sentiments à Neeve. Tout en dégustant un céleri rémoulade, ils parlèrent de leur enfance. Le père de Jack était pédiatre. Jack avait grandi dans la banlieue d'Omaha. Il avait une sœur plus âgée, qui vivait encore près de ses parents. «Tina a cinq enfants. Les nuits sont froides dans le Nebraska.» C'est en travaillant dans une librairie pendant les grandes vacances qu'il s'était passionné pour l'édition. «Après l'université de Northwestern, je suis donc parti à Chicago vendre des livres de classe. C'est une bonne façon de faire la preuve de ses capacités. Une partie du travail consiste à voir si les professeurs auxquels vous vendez des livres sont eux-mêmes en train d'écrire un ouvrage. L'une d'entre elles me harcela avec son autobiographie. Je finis par lui dire : «Madame, regardons les choses en face. Votre existence est d'un ennui mortel.» Elle est allée se plaindre à mon patron. — Avez-vous perdu votre situation ? — Non. Ils m'ont nommé éditeur.» Neeve jeta un coup d'œil dans la salle. L'élégance feutrée de l'atmosphère ; la vaisselle délicate, I'argenterie et les nappes damassées ; lés bouquets de fleurs ; l'agréable murmure des voix aux autres tables. Elle se sentit extraordinairement, absurdement heureuse. Lorsque ses côtelettes d'agneau furent servies, elle parla d'elle-même à Jack. «Mon père s'est battu bec et ongles pour m'envoyer à l'université, mais j'aimais rester à la maison. Je suis allée à Mount St. Vincent et j'ai passé un trimestre à Oxford, en Angleterre, puis une année à l'université de Pérouse. L'été, je travaillais dans des boutiques de mode. J'ai toujours su ce que je voulais faire. Ma plus grande joie était d'assister à un défilé de collections. Oncle Sal a été formidable. Après la mort de ma mère, il envoyait une voiture me prendre, à la sortie de l'école, pour assister à la sortie des collections. — Que faites-vous de votre temps libre ?» demanda Jack. Il y avait trop de désinvolture dans sa question. Neeve sourit, sachant pourquoi il la posait. «Pendant quatre ou cinq étés, j'ai partagé une maison dans les Hamptons, dit-elle. C'était merveilleux. J'y ai renoncé l'année dernière parce que Myles était trop malade. L'hiver, je me débrouille pour aller skier au moins deux week-ends à Vail. J'y étais en février. — Avec qui y allez-vous ? — Toujours avec ma meilleure amie, Julie. Les autres changent.» Il demanda carrément : «Et les hommes ?» Neeve rit. «On croirait entendre Myles. Il ne sera heureux que le jour où il jouera le père de la mariée. J'ai eu quelques hommes dans ma vie, bien sûr. Entre autres, le même petit ami pendant pratiquement toutes mes études. — Qu'est-il arrivé ? — Il est parti poursuivre ses études à Harvard et je me suis orientée vers la mode. Chacun a suivi sa voie. Il s'appelait Jeff. Puis il y a eu Richard. Un garçon très gentil. Mais il a trouvé une situation dans le Wisconsin et il était hors de question que je quitte Big Apple pour toujours, ce n'était donc pas le véritable amour.» Elle se mit à rire. «Il y a deux ans, j'ai été à deux doigts de me fiancer. Il s'appelait Gene. Nous avons rompu à une fête de charité sur l'lntrepid. (à suivre...)