L'effondrement de l'immeuble n°9, de la rue Mohamed Ouali Ihallalen (ex-Jean Jaurès) à Bab El Oued vient de remettre sur le tapis la sempiternelle question du vieux bâti colonial et de l'habitat précaire. S'il est vrai que les planchers de ladite bâtisse composée de cinq niveaux ont cédé sous le poids de l'usure du temps, il ne serait pas malvenu de pointer de l'index la bêtise humaine. Celle-là qui se complaît juste dans l'établissement des procès-verbaux lorsqu'une bâtisse présente un risque dans sa structure. Cette administration qui ne daigne répondre aux plaignants que lorsqu'il y a drame. C'est ce que viennent d'apprendre les 16 familles qui meublaient en permanence de danger que présentait l'immeuble dont la décrépitude des parois est criante. Les familles endeuillées n'ont que leurs larmes pour pleurer le jeune homme de 39 ans ravi aux siens. Elles ont beau peste devant les édiles qui ne manquent pas de brandir l'argument massue : le mektoub, mais... Dire que la manne céleste est devenue une malédiction chez nous au point de nous faire craindre la moindre ondée qui peut « s'abattre » sur nos toits fragilisés. « Nous avons interpellé les autorités à plusieurs reprises sur notre bâtisse qui a été classée orange par le CTC, mais aucune mesure n'a été prise », tempêtent les familles qui, Dieu merci, l'ont échappé belle. « C'est un immeuble qui menace ruine depuis le séisme de 1989 et il était question de nous reloger, mais depuis cette date, la bâtisse a été de nouveau ébranlée lors du séisme de 2003 sans que les responsable daignent bouger le petit doigt », renchérit un vieux l'âme en peine. Il y a lieu de rappeler, si besoin est, d'autres immeubles dans ce quartier populaire et dans d'autres communes de l'Algérois qui, menaçant ruine, sont toujours occupés, au moment où des centaines, voire des milliers de logements sous les différentes formules, sont en souffrance ou servent de seconde résidence à des accointances. Il n'est pas inutile, osons le dire en guise de conclusion, à propos des immeubles qui ont fait l'objet de réhabilitation suite au dernier séisme de mai 2003. Certes, une enveloppe substantielle a été mobilisée par les pouvoirs publics pour les remettre d'aplomb, mais les travaux de réfection des immeubles sont, selon les locataires, truffés de malfaçons et de tricherie à cause d'une besogne menée de manière expéditive par des entrepreneurs avides de gains rapides et faciles. Leurs travaux de réfection ont-ils fait l'objet de contrôle ? Là, c'est une autre question.