La municipalité communiste de Saint-Denis, près de Paris, donnera demain, mercredi, le nom de «place des victimes du 17 octobre 1961» à une place de la ville en souvenir de la répression sanglante de la manifestation du Front de libération nationale (FLN). Pour «briser le mur de l'oubli et de l'indifférence» entourant ces faits, au bilan toujours incertain plus de quarante-cinq ans après, c'est l'actuelle place de la gare à Saint-Denis qui sera ainsi rebaptisée, a précisé hier, lundi, la mairie dans un communiqué. Le 17 octobre 1961, pendant la Guerre d'Algérie, la violente répression par la police française d'Algériens protestant contre le couvre-feu qui leur était imposé a fait entre plusieurs dizaines et 200 morts, selon les historiens. Jamais aucun bilan officiel du nombre de victimes n'a été publié. La préfecture de police, dirigée par Maurice Papon, avait admis 3 morts au lendemain du drame. L'inauguration à Saint-Denis sera précédée d'une projection-débat à l'hôtel de ville du documentaire «17 octobre 1961: une journée portée disparue», en présence du journaliste-historien Jean-Luc Einaudi et de l'historien Olivier Le Cour Grandmaison.