Résumé de la 38e partie n Le 31 octobre 1944, Petiot est arrêté. On l'accuse aussitôt d'être un meurtrier mais aussi collaborateur des Allemands, il s'en défend, soutenant au contraire qu'il a été un résistant. Pas seulement un résistant, dit-il, aux officiers qui l'interrogent, mais un résistant de la première heure. —Expliquez-vous, demande l'un des officiers. — Eh bien, dès les premiers jours de l'occupation, j'étais en contact avec Pierre Brossolette, le grand chef de la Résistance, qui m'a fait entrer dans le groupe Arc-en-ciel, chargé de donner refuge aux fugitifs et d'exécuter les collaborateurs ! Comme preuve de sa bonne foi, Petiot cite le chef du groupe Arc-en-ciel. — Il s'appelle Cumuleau... — Vous avez été en contact avec lui ? — Oui, mais j'ai eu surtout affaire à une autre personne. Une femme du nom de Claude Davinroy... Je recevais les ordres d'elle ! Puis, j'ai créé mon propre groupe... — Parlez-nous de ce groupe. — Je l'ai baptisé Fly-tox, du nom de l'insecticide que vous connaissez bien... L'officier sourit. — Pourquoi ce nom bizarre ? — Parce que je considérais les Allemands et leurs alliés comme des moustiques malsains qu'il fallait éliminer ! — Vous en avez éliminé des «moustiques» ? — Oui... — Alors parlez-nous en ! Les yeux de Petiot s'enflamment. — Mon groupe a fait exécuter soixante-trois personnes...tous des nazis et des collaborateurs. — Les interrogiez-vous au moins pour être sûr de ne pas vous tromper ? — Bien sûr ! On les capturait, on les conduisait dans mon hôtel de la rue Le Sueur et là, on les soumettait à un interrogatoire serré, avant de les exécuter. — Quel était le mode d'exécution ? — Une balle dans la tête, j'utilisais aussi mon arme secrète ! — Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette arme ? — Non, dit Petiot, c'est un secret... — Que faisiez-vous alors des corps ? — On les emmenait de nuit dans la forêt de Marly ou dans le bois de Saint-Cloud... Mais des corps sont laissés sur place, en attendant de les faire disparaître. — Donnez-nous les noms des personnes que vous avez fait exécuter. — Non, je ne peux pas. Mais il se ravise pour en citer un : Yvan Dreyfus. — C'est la Gestapo qui l'a envoyé pour démanteler notre réseau. Il s'est fait passer pour un résistant qui voulait quitter la France mais on s'est aperçu à temps qu'il n'en était rien. On l'a éliminé ( à suivre...)