Résumé de la 32e partie n Petiot est libéré, ainsi que ses complices, en payant une caution. Après un court séjour à Auxerre, il retourne à Paris. Le 11 mars 1944, c'est la découverte macabre, par la police, du charnier de la rue Le Sueur. On se rappelle que le docteur Petiot, se faisant passer pour son frère, a bluffé la police. Depuis, il a quitté son domicile et on ne l'a plus revu. Le commissaire, Georges Massu, de la P.J de Paris, a reçu un ordre de ses supérieurs, ordre émanant des forces d'occupation : arrêter au plus vite Petiot, soupçonné, non seulement d'être un tueur en série mais aussi un résistant. Et, apparemment, c'est cette dernière qualité qui semble intéresser le plus les Allemands. Le commissaire s'est rendu, à la tête d'un bataillon de policiers, à la rue Caumartin, où habite Petiot, mais il a trouvé la maison vide : le médecin ainsi que sa femme et son fils, ont disparu. Les voisins les ont vu partir précipitamment, la veille. Des avis de recherche sont placardés par les allemands : Petiot est recherché, mort ou vif. La rue réagit aussitôt à la nouvelle : si certains partagent l'avis que Petiot est un dangereux criminel, qu'il faut arrêter, d'autres pensent que si les Allemands veulent le mettre hors d'état de nuire, c'est parce qu'il est un résistant. L'information selon laquelle sa maison regorge de cadavres n'est qu'un coup monté de la Gestapo et de leurs collaborateurs français pour le faire arrêter. «Au contraire, entend-on dire, il faut le protéger, ne pas le dénoncer à l'ennemi !». Alors que la rue s'interrogeait, le médecin légal, dépêché par la police sur les lieux, a établi son rapport : les restes de dix victimes au moins ont été retrouvés, ainsi que plusieurs livres d'os calcinés et de fragments d'os, de cheveux humains et de cuirs chevelus ou scalps ! autant de cadavres supplémentaires à ceux qui ont été dénombrés. S'agit-il de corps de nazis ou de collaborateurs, comme le bruit court à Paris ou alors de candidats à l'évasion que le médecin a assassinés, pour les dépouiller de leur argent et de leurs objets précieux ? On ne peut rien avancer, pour l'instant, les corps n'étant pas identifiés. Les journaux parisiens, acquis aux allemands traitent abondamment l'affaire de celui qu'on appelle «le plus grand criminel du siècle». Un criminel en relation avec la Résistance, décrite comme «une organisation de meurtriers, assoiffée du sang des innocents». On s'étale sur la découverte macabre de la rue Le Sueur, on évalue à plusieurs dizaines le nombre de victimes, sans que le bilan ne soit définitif. «Le docteur agissait au nom de la Résistance, qui lui envoyait ses victimes. Il les massacrait et récupérait leur argent et leurs biens.» On recherche les armes du crime et on le retrouve au logement du médecin, à la rue Caumartin : de grosses quantités de chloroforme, de digitale, de strychnine, d'héroïne et de la morphine... Les victimes étaient droguées ou empoisonnées avant d'être tuées, puis dépecées... un véritable travail de professionnel ! on a également retrouvé, dans des flacons, des organes génitaux humains : deux appartenant à des hommes et un à une femme. Que pouvait bien signifier ces macabres trophées ? Où a bien pu se rendre Petiot et sa famille ? On le cherche partout à Paris, mais en vain, sans doute a-t-il quitté la capitale pour un lieu plus sûr. (à suivre...)