Invitée dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe », la chanteuse arabo-andalouse Nassima Chabane a donné, jeudi dernier, au TNA, un remarquable concert. Dans cet entretien express, l'artiste installée en France depuis 1994, revient sur les moments du concert et ses projets. Vous venez de gratifier le public algérois d'un remarquable concert aux senteurs mystiques ? Avant tout, je tiens à affirmer que j'ai été extrêmement touchée par l'invitation que m'a lancée Madame la ministre de la Culture. Je suis doublement émue de savoir que l'Etat algérien n'a pas oublié ses artistes résidant à l'étranger. Pour revenir à la soirée de jeudi dernier, je la qualifierai de sublime. C'est toujours un plaisir pour moi de me produire dans mon pays. J'ai donc présenté à mes fans quelque chose de nouveau. Comme le veut la tradition, j'ai concocté une suite de noubas dans le mode Ramla dont les poèmes sont à consonances mystique et religieuses, signés par de grands poètes et savants dont entre autres Abou Mediène El Khaouas, Chouchtari et Ibn El Raâbi. J'ai également chanté d'autres chansons de mon répertoire, glorifiant Alger et l'Algérie. En témoignent les titres choisis : Bahdja, Madinette El Djazaïr ou encore Saraâ fi El Djazaïr. J'ai chanté du hawzi, du aroubi en passant par mon album voix soufie, voix d'amour. Parlez-nous de votre album qui sortira prochainement chez les disquaires français ? Effectivement, j'ai l'intention de sortir en France dans quelques jours un album en direction des enfants. En tout, ce sont pas moins de 23 titres qui y seront proposés. Il y aura un peu de tout : des berceuses, des comptines... Cet intérêt pour les enfants n'est pas nouveau. Etant moi-même maman , je ne pouvais que m'intéresser aux enfants. Il est vrai également que je suis sollicitée par les conservatoires pour enseigner la musique aux chérubins. Certains émigrés restent très attachés à leur identité. Je vais tenter de faire en sorte que cet album soit disponible en exclusivité en Algérie. Je suis en pourparlers avec une maison d'édition algérienne. Les adultes ne seront pas en reste puisqu'un alblum leur sera destiné prochainement. Pourquoi éditez-vous vos produits uniquement en France ? Il faut savoir que jusqu'à présent, j'ai toujours édité mes albums en France avec mes propres moyens. J'aimerais bien faire quelque chose dans mon pays, mais les moyens financiers font terriblement défaut. Quel regard portez-vous sur la musique arabo-andalouse en Algérie ? La musique arabo-andalouse est en pleine expansion. Si avant elle n'était confinée qu'à certains foyers civilisationnels, aujourd'hui elle a revêtu un caractère populaire. Il est vrai que la musique andalouse s'est popularisée, mais un travail académique doit être fait au préalable. Il est du devoir de chacun de préserver cette musique savante qui a su résister à travers le temps. Vous allez entamer d'ici peu une tournée nationale... Je vais aller à la rencontre de mon public en donnant des concerts à travers certaines wilayas d'Algérie. Je donnerai cette semaine un concert à Paris dans le cadre du Festival international du Mawlid Ennabaoui El Charif.