Résumé de la 39e partie n Petiot, interrogé par la police militaire, soutient avoir été à la tête de la résistance qui exécutait les nazis et ses collaborateurs. Mais la police militaire se dessaisit du dossier et le confie à la police judiciaire, le 1er novembre 1944. Il est aussitôt prévenu à la prison de la Santé. Mais celle-ci, pleine de détenus, ne dispose plus de cellules. Ou plutôt, il ne reste plus qu'une cellule : celle des condamnés à mort. On le dit à Petiot. Il hausse les épaules. — Cela ne me dérange pas. De toute façon, on finira par reconnaître mon innocence et on me libérera ! Dès le lendemain, il est soumis aux interrogatoires, en présence du juge d'instruction Goletty. Petiot est assisté par son avocat, maître Fleuriot, qui l'a déjà défendu dans d'autres affaires. Fleuriot reprend la thèse qu'il a déjà défendue devant la police militaire. — Je suis innocent des crimes dont on m'accuse, si j'ai tué, c'est uniquement dans le cadre de la résistance à l'occupant et dans la lutte contre les collaborateurs français ! Il évoque de nouveau Pierre Brossolette et le réseau Arc-en-ciel. — Interrogez Cumuleau, c'est de lui que je recevais les ordres ! On vérifie : le réseau de résistance Arc-en-ciel a réellement existé ainsi que son principal animateur, Cumuleau mais celui-ci a été exécuté par les nazis. On fait rechercher la personne avec laquelle Petiot prétendait être en contact, Claude Davinroy mais on apprend qu'elle a été déportée au camp de concentration de Ravensbrück et pour l'heure, on ne sait pas si elle est toujours en vie. En fait, la résistante refera surface quelque temps après et viendra témoigner au procès de Petiot : elle n'a jamais entendu parler de lui ! — Et le réseau fly-Tox ? — C'est moi qui l'ai créé, pour faire évader les personnes menacées par les Allemands, notamment les juifs, et pour exécuter les traîtres ! Il soutient, comme devant les militaires, que les «traîtres» exécutés étaient ensevelis dans les forêts des environs, quant aux cadavres retrouvés dans la maison de la rue Le Sueur, il soutient qu'ils ne sont pas de son fait. — qui les a alors tués ? — Je ne sais pas. Je les ai retrouvés quand je suis sorti de prison...des résistants ont dû les exécuter, en mon absence. Ils avaient les clefs de la maison ! — qu'avez-vous fait alors ? — que voulez-vous que je fasse ? J'ai demandé à mes amis de faire disparaître les corps, de peur que les Allemands ne perquisitionnent. J'ai fait venir d'Auxerre de la chaux vive, pour dissoudre les corps. — apparemment, vous n'êtes pas parvenus à vos fins. — non, c'est pourquoi j'ai demandé à mes amis résistants de brûler les corps... — apparemment non plus, ils ne l'ont pas bien fait ! — Oui, la chaudière, restée longtemps inutilisée, ne marchait pas. Il s'en est suivi cette épaisse fumée et cette odeur nauséabonde qui ont alerté les voisins. Le juge d'instruction lui demande de donner le nom des résistants qui l'ont aidé mais il refuse. C'est encore la guerre, cela pourrait leur porter préjudice. (à suivre...)