Tournée n La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, doit s'entretenir ce samedi à Assouan avec des représentants d'Egypte, de l'Arabie saoudite, de Jordanie et des Emirats arabes unis -- pays membres du «Quartette arabe». Ces entretiens précèdent un important sommet de la Ligue arabe prévu mercredi et jeudi à Riyad, où les Etats-Unis souhaitent voir relancer l'initiative de paix arabe, un plan proposé par le roi Abdallah d'Arabie, alors prince héritier, et adopté au Sommet arabe de Beyrouth en 2002, et qui envisageait une normalisation des relations avec Israël. Ce plan prévoyait la reconnaissance d'Israël par les pays arabes en échange d'un retour de l'Etat hébreu aux frontières de 1967, de la création d'un Etat palestinien et du règlement de la question des réfugiés palestiniens. Israël avait à l'époque rejeté cette initiative, également critiquée par les Etats-Unis. Mais récemment, des responsables israéliens ont fait état d'éléments «positifs» dans ce plan, qui pourrait être envisagé comme un point de départ de négociations à condition qu'il spécifie que les réfugiés palestiniens retournent dans des zones contrôlées par les Palestiniens et non en Israël. Condoleezza Rice a refusé de s'exprimer, devant les journalistes qui l'accompagnent, sur d'éventuelles pressions américaines en ce sens, tout en estimant que les Etats arabes devaient relancer leur plan en le transformant en un véritable effort diplomatique actif. «Il va y avoir un processus pour arriver à ce que l'initiative arabe soit réellement une initiative active, autrement dit des discussions structurées entre des parties», a-t-elle déclaré. «Je ne pense pas que nous en soyons encore là», a-t-elle souligné. A ce jour, seules la Jordanie et l'Egypte entretiennent des relations avec Israël, même si ces dernières années ont vu des contacts discrets entre hauts responsables israéliens et saoudiens. Pour Condoleezza Rice, l'initiative arabe pourrait permettre de créer les conditions pour relancer en parallèle les négociations israélo-palestiniennes, au point mort depuis près de sept ans. Depuis deux ans, la secrétaire d'Etat américaine tente de mettre Israéliens et Palestiniens sur la voie d'un accord de paix mais, en dépit de dix déplacements dans la région, Mme Rice n'a obtenu aucun résultat tangible, et la situation s'est encore compliquée depuis la formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale regroupant le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement radical Hamas, considéré comme terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne. Dans ce contexte, la secrétaire d'Etat américaine ne semble guère nourrir d'illusion sur les progrès à attendre de sa tournée sur le front israélo-palestinien. «Il est aujourd'hui presque plus important, vu le Sommet arabe à venir, d'avoir des discussions avec les Arabes sur la relance de l'Initiative arabe», a-t-elle d'ailleurs affirmé hier.